Beverly ~ Le rire est une bouée de sauvetage.

Joyeuse, mutine et pleine de vie. C’est ce qu’on pense tout de suite en rencontrant Beverly, ou en la voyant à l’écran. Si mignonne avec ses grands yeux bleus pleins d’espièglerie, elle fait craquer les foules. Pourtant, ce rayonnement n’est qu’une façade. La jeune fille cache un cœur brisé que rien, pour le moment, ne saurait réparer. Malgré cela, elle se donne à fond dans son travail, qui représente tout ce dont elle rêvait étant petite. Beverly est une actrice de série télé à succès. C’est sa raison de vivre et, à défaut d’être heureuse elle-même, elle veut rendre les gens heureux. C’est ce qui lui donne le sourire et l’envie d’aller de l’avant. Elle veut oublier ce moment tragique de sa vie, même si au fond d’elle elle a du mal à s’en défaire, preuve en est de son refus de s’attacher à qui que ce soit. Toutefois, cela ne l’empêche pas d’avoir des contacts avec le sexe opposé, bien au contraire. Charmeuse, piquante, elle sait qu’elle a du succès et en profite. Pourquoi s’en priver ?

Et puis, Beverly, c’est avant tout l’insouciance, la vie au jour le jour. Elle ne veut pas penser à l’avenir pour le moment. Elle veut juste se consacrer à son travail et prendre la vie comme elle vient, sans se préoccuper du lendemain. Franche et malicieuse, elle a l’art de mettre les pieds dans le plat tout en gardant une certaine classe. Rien ne lui résiste. Pour le moment, son credo, c’est continuer sur sa lancée et faire de nouvelles expériences. Elle est curieuse et téméraire. Avec elle, difficile de s’ennuyer ! Elle ferait même sourire un mort si elle le voulait. Très sociable, elle n’hésite pas à plaisanter avec les gens et se montre avenante même avec des inconnus.

Malgré l’amour de son travail elle n’a pas craché sur ces vacances. Quand elle a lu la lettre, elle a failli exploser de joie. Un mois à Hawaii ? Voilà qui allait lui permettre de se changer les idées, de faire de nouvelles rencontres, de se reposer un peu. De sourire vraiment, loin de ses arrières-pensées. Et loin de Sebastian aussi. Il n’y sans doute que Liam qu’elle regrette de quitter. Mais peut-être que c’est mieux ainsi. Elle ne veut pas trop s’attacher à lui. Pendant ce séjour, elle va pleinement s’éclater. Se baigner, aller en boîte… Tout ce qu’elle n’a pas le temps de faire à Los Angeles, trop prise par son activité. Et souffler, loin des fans, des journalistes, des photographes, de la foule. Ce quotidien auquel elle est habituée, qui lui plaît dans un certain sens mais qui manque de naturel et de simplicité. La simplicité qu’elle connaissait quand elle vivait encore à la campagne.

Beverly ne croit plus en l’amour. Pour elle, il n’a été que déception. Une en particulier. Sa rupture avec Aaron, son grand amour du lycée, lui a fait complètement perdre confiance en tout ce qui peut être de l’ordre du sentiment amoureux. Elle l’aimait, elle l’aimait plus que tout. Au point de le préférer à la grande carrière qui s’offrait à elle. Si elle avait su ce qui allait se passer, jamais elle n’aurait hésité devant cette offre. Il l’a trahie. Et ça, jamais elle ne pourra lui pardonner. Ni à lui, ni à aucun autre. Car à présent, on ne l’y reprendra plus. Les hommes ne sont pas dignes de confiance, car même le plus innocent d’entre eux peut se révéler être la pire des ordures. Après en avoir fait les frais, Beverly a décidé de tirer une croix sur l’hypocrisie humaine : elle donnerait aux hommes ce qu’ils veulent : du sexe. Elle ne se voile pas la face et n’a pas l’intention de passer sa vie sans contact physique.

D’ailleurs, elle-même n’est pas toute blanche, preuve en est de ses activités régulières avec Sebastian, l’autre héros de la série télé dans laquelle elle joue. Ca, en revanche, elle en a honte, car elle le déteste prodigieusement. Pour elle, ce n’est qu’un bellâtre sans âme. Et pourtant, il l’attire. Sexuellement parlant, en tout cas. Il a un magnétisme fou, et elle ne peut lui résister. L’avantage de cette « liaison », c’est qu’elle ne risque pas de tomber amoureuse de ce garçon. C’est l’une des raisons pour laquelle elle ne se force pas à cesser ce petit manège. Aucune conséquence. Pour le moment. Car ce manège devra forcément cesser un jour. Il arrivera bien un moment où ils devront discuter de tout ça. Cette pensée angoisse la belle, qui déteste les responsabilités.

Elle a juste envie de s’amuser. Finalement, elle est restée adolescente dans sa tête. Elle veut rattraper le temps perdu avec Aaron. Alors, elle ne se pose pas de questions et ne s’impose aucune règle, si ce n’est celle de ne pas tomber amoureuse. Pour ça, elle calcule tout. Peu importent les hommes qui partagent son lit, elle fait toujours en sorte de partir la première. Pour ne plus jamais avoir le cœur brisé. Etre plus maligne, plus fourbe qu’un homme. Ca, elle y arrive aisément. C’est elle qui mène la danse dorénavant.

Cependant, il y a une ombre au tableau : la présence de Liam, machiniste sur les plateaux de tournage de la série. Pour l’instant, rien d’inquiétant. Beverly sait qu’il n’a pas eu une vie facile et elle a envie de le protéger. A côté de ce qu’il a vécu, son chagrin d’amour lui semble bien dérisoire, et elle se sent secrètement coupable pour ça. Elle ne comprend pas vraiment ce qui l’attire chez lui. Il est son exact opposé. Renfermé, impénétrable et violent, il ferait peur à n’importe qui. Pas à Beverly, cette jeune fille pourtant si radieuse. Mais les contraires s’attirent, n’est-ce pas ? Malheureusement, ce n’est pas l’impression qu’a l’actrice vis-à-vis du jeune homme. Il ne lui parle pas. D’ailleurs, comment quelqu’un comme lui pourrait s’intéresser à une fille aussi superficielle qu’elle ? Car oui, face à lui, elle se sent superficielle. Une fille a qui tout réussit, que tout le monde adore, et qui se permet pourtant de se plaindre d’un chagrin d’amour. Certes, elle ne s’en est jamais plaint à voix haute. Liam serait bien le dernier à pouvoir être au courant de cette histoire. Mais c’est juste un cas de conscience. Elle s’en veut. Alors, elle l’observe de loin. Il lui plaît, et peu importe si c’est absurde. Pourtant, elle se refuse à aller vers lui. Elle doit se tenir à sa résolution de ne plus jamais être amoureuse. De toute façon, elle sait qu’elle n’a aucune chance. Elle a tellement envie de le soutenir, même si elle sait que c’est présomptueux de sa part…

II. Hors-Jeu

Pseudo, Âge : Eva, 27 ans
Code du règlement :

Spoiler:

Présence sur le forum : Plutôt bonne, d’autant que les vacances arrivent.
Comment avez-vous découvert le forum : Par celle qui joue Cat <3
Avis, suggestions ou autre : Je trouve le contexte très original, c’est ce qui m’a attiré. Et puis, c’est un forum qui n’est pas élitiste pour une fois. La fiche est facile à faire, et les prédefs sont vraiment intéressants ! J’ai craqué sur Beverly (à part le prénom xD). J’ai qu’une fiche était déjà en route, mais j’ai quand même tenté ma chance. Le design est sympa aussi, j’aime beaucoup le fond à poids x)

Il est des jours comme ça, des minutes même, qui sont le tournant d’une vie. Des minutes où le monde s’écroule, mais qui marquent le début d’une nouvelle étape, un cap à franchir. Pour Beverly, ces minutes où tout bascula représentèrent le temps qu’elle mit à lire une lettre. Une simple lettre. La lettre. Jamais elle n’aurait pu imaginer qu’un simple message, un simple bout de papier pût avoir autant d’impact, en cette belle journée ensoleillée qui avait pourtant si bien commencé.

Comme tous les soirs à la même heure, Beverly Andrews revenait du lycée, épuisée par sa journée mais souriante à l’idée de se détendre un peu, comme d’habitude. Il ne passait pas un jour sans qu’elle fût radieuse, n’en déplaise à tous les pessimistes. La journée avait d’ailleurs été agréable. Des bonnes notes, quelques fous-rires entre amis, des professeurs absents. Seul bémol, elle n’avait pas beaucoup vu Aaron. Celui-ci avait semblé plutôt préoccupé et distant. Mais Beverly ne s’en était pas formalisée, elle en avait déduit que c’était dû aux examens qui approchaient. En entrant chez elle, elle posa son sac et se servit un verre d’eau. Ces derniers temps, une nouvelle étape s’était ajoutée à son rituel habituel. Elle consultait une annonce, l’annonce d’un important casting à Los Angeles. Pour une série télévisée. Le rêve de la jeune fille. Mais voilà, Los Angeles, c’était à l’autre bout du pays, à des milliers de kilomètres de là. Répondre à cette annonce et réussir ce casting, c’était quitter tous ses proches. Aaron le premier. Elle ne pouvait pas se le permettre. Alors, elle se contentait de regarder inlassablement cette annonce, tout en rêvant à ce qu’elle ne pouvait pas toucher. Tant pis si elle se faisait du mal.

C’est alors qu’elle aperçut quelque chose de nouveau. Sur son bureau, au-dessus duquel elle avait placardé son annonce, était posée une enveloppe. Intriguée, Beverly s’en empara. Deux uniques mots étaient écrits dessus, en lettres capitales : « Pour Beverly ». Sans doute était-ce sa mère qui avait déposé la lettre sur son bureau. Avait-elle été déposée dans sa boîte aux lettres ? Elle ouvrit l’enveloppe, enthousiaste. Qui donc pouvait lui écrire en utilisant ce moyen si désuet qu’était le courrier, à l’heure où presque tout le monde s’était mis aux e-mails ? Ce qui était certain, c’était qu’il s’agissait de quelqu’un qui avait du goût et était assez consciencieux pour écrire sur du papier. Elle sortit le précieux message, et reconnut immédiatement l’écriture d’Aaron. Son visage s’illumina. Comme c’était romantique ! Il avait pris son stylo pour lui écrire une épître. Elle s’empressa donc de parcourir les quelques lignes. La lettre n’était pas très longue.

Première lecture. Son sourire s’évanouit instantanément. Ce fut comme un coup de poignard en plein cœur. Deuxième lecture. Une boule se forma dans sa gorge, au point qu’elle se mit à manquer d’air. Troisième lecture. Elle froissa la lettre, tétanisée. Elle voulait, elle désirait plus que tout ne pas croire à ce qui était écrit. Elle priait pour que ce fût une mauvaise blague, la plus horrible des blagues, mais une blague quand même. Elle était même prête à en pardonner l’auteur, pourvu que ce ne fût qu’une invention de sa part. Mais il n’y avait aucun doute. C’était bien l’écriture de son petit ami. Ou plutôt, de son ex-petit ami, car ce qu’elle venait de lire était incontestablement synonyme de rupture. Et le jeune homme n’était certainement pas le genre à faire ce genre de farce honteuse. Il l’avait trompée. Il l’avait trahie.

Une fois qu’elle eut vraiment réalisé ce qui se passait, Beverly s’effondra. Dans tous les sens du terme. Elle s’écroula dans le premier fauteuil qu’elle trouva et éclata en sanglots, la lettre toujours chiffonnée dans sa main. Elle pleura, pleura tant qu’elle le put, comme pour faire disparaître dans les larmes son cœur brisé. Au fond d’elle, elle espérait encore qu’elle faisait un cauchemar et qu’elle allait se réveiller comme si de rien n’avait été, Aaron à ses côtés. Elle ne pouvait pas vivre sans lui. Elle allait devoir survivre sans lui. Y parviendrait-elle ? Elle en doutait fortement. Elle ne pouvait pas s’imaginer avec un autre que lui. C’était avec lui qu’elle voulait faire sa vie, uniquement lui. Comment avait-il pu lui faire ça ?

Elle laissa tomber le bout de papier froissé et s’enfouit le visage dans ses mains. Elle imagina Aaron étreignant une autre fille. Une magnifique blonde – car elle ne la voyait que blonde, l’inverse d’elle – qui touchait sa peau, goûtait ses baisers, frissonnait sous ses caresses. Elle eut alors un haut-le-corps à ces pensées, et se précipita dans les toilettes pour vomir. Cela ne la soulagea pas du tout. Elle se releva péniblement et se pencha sur le lavabo pour boire un peu d’eau, respirant avec difficulté. Elle jeta alors un œil à ce que lui renvoyait le miroir en face d’elle, et eut une vision d’horreur. Elle avait la frange collée sur son front, le nez qui coulait, les yeux rougis et gonflés par les larmes. Le parfait opposé de ce qu’elle était habituellement, si éblouissante, si pétillante. A cet instant, elle n’était plus que l’ombre d’elle-même. Une bien affreuse ombre.

Elle se passa de l’eau sur le visage, essayant d’effacer cet immonde tableau. Elle ne devait pas se laisser aller ainsi. Aussi profond que fût le gouffre, elle savait qu’il existait une lueur d’espoir. Bien sûr, ça n’allait pas être facile. En l’occurrence, elle n’avait qu’une seule envie, pleurer, encore et toujours. Elle voulait se rouler en boule et se terrer pour le restant de ses jours, qu’on l’oublie, qu’elle n’ait plus à penser à rien, plus à parler aux autres, plus à revoir personne. Juste disparaître. Mais pas au sens propre du terme. Beverly n’était pas suicidaire. Si insouciante fût-elle, elle restait lucide. Un chagrin ne durait pas toute une vie. Si des gens condamnés par une grave maladie continuaient à se battre pour survivre, alors elle devait le faire également, ne fut-ce que pour eux. Mais s’il était évident que l’optimisme ne reviendrait pas tout de suite.

Elle s’assit au bord de la baignoire et réfléchit. Il lui restait une issue. Une véritable sortie de secours, qu’elle avait mis de côté pendant quelques temps. A cause d’Aaron. Cet important casting à Los Angeles l’attendait, et elle avait failli passer à côté pour rester auprès de celui qu’elle aimait… Tout ça lui semblait si ridicule à présent ! Elle avait été prête à sacrifier sa carrière pour lui, et cette ordure l’avait trompée avec la première des pétasses. Oh, elle ne savait pas de qui il s’agissait. Mais pour coucher avec un garçon déjà pris, elle ne pouvait être qu’une pétasse. Si un jour elle la retrouvait, elle se vengerait certainement. Enfin, c’était ce dont elle avait envie sur le moment, mais à quoi cela servirait-il de toute façon ? Le mal était fait, on ne pouvait revenir en arrière.

Oui, elle allait disparaître. Mais pas de la société. Elle allait disparaître de cet endroit qui lui rappellerait trop de souvenirs. Elle allait s’envoler pour la Californie et répondre à ce casting. Elle y mettrait toute sa hargne. Dans le cœur de Beverly, la tristesse avait laissé place à la colère et à la haine. Plus jamais elle ne ferait confiance à un homme dorénavant. Elle avait connu le fond du ravin, elle ne voulait pas creuser plus bas. Elle allait devoir reprendre les choses en main, quitte à sacrifier sa vie amoureuse. Le travail passerait avant tout. Elle était malheureuse, très malheureuse, mais Simone de Beauvoir avait un jour dit « dans toutes les larmes s’attarde un espoir ». Cette citation s’adaptait parfaitement à la situation de la jolie brune.