hot & cold - Beverly/Sebastian

- Cela ne te suffit de me gâcher mes journées de travail, il faut aussi que tu ruines mes vacances ? Tu es encore plus machiavélique que je ne le pensais ma chère Beverly !

Beverly avait l’impression d’avoir débarqué au paradis. Ce cadre idyllique que lui offrait Hawaii suffisait à la combler de bonheur. Sitôt arrivée dans sa chambre elle s’était précipitée sur la terrasse et couinait de joie tout en tapant dans ses mains. Enfin un repos mérité. Elle avait déjà songé à appeler le room service pour leur demander de lui livrer un repas mais la perspective de passer toute la matinée enfermée ne l’enchantait pas. Elle enfila une tunique bleue légèrement transparente sur son bikini, mit ses lunettes de soleil et partit presque en courant faire le tour de la propriété.
Les producteurs de la série ne cessait de la surprendre. Ils avaient tellement été des amours de lui offrir de telles vacances, après tout ils n’y étaient pas du tout obligés. Mais pour tout avouer elle était heureuse d’avoir un break. Oh bien sûr son boulot, elle l’aimait plus que tout mais ces derniers temps elle avait l’impression de ne plus être elle-même. Beverly, petite fille de la campagne commençait à oublier ses valeurs et à se comporter comme les pires starlettes. Vous voulez un exemple ? Figurez-vous qu’elle ne cesse de sauter sur son partenaire à l’écran comme s’il n’était qu’un vulgaire bout de viande envoyé sur terre pour satisfaire toutes ses pulsions sexuelles. Le plus affligeant c’est qu’elle le déteste. Hors écran elle n’arrêtait pas de lui crier dessus parfois sans raisons, tout simplement parce qu’ils sont différents et surtout parce qu’il ne fait rien pour arrêter le petit jeu qui s’est installé entre eux deux. Bref elle espérait sincèrement que ces petites vacances loin de Sebastian lui permettrait de l’oublier. Un peu comme une désintoxication. Beverly se détestait de penser ça, de penser ne serait-ce un instant qu’elle est dépendant de lui comme ça. Heureusement qu’elle ne ressent rien pour lui, ça serait un comble.

La jeune femme se dirigea d’un pas nonchalant vers la piscine, elle en avait complètement oublié son envie de manger. Désireuse de goûter à tous les cocktails existant elle s’assit au bar de la piscine et commanda une de leur spécialité qu’elle n’arrivait même pas à prononcer. Beverly était heureuse d’être là, tellement heureuse qu’elle en profita pour fermer les yeux un instant et se laissa bercer par les bruits alentours peu romantiques mais qui lui suffisaient. Le barmaid qui faisait claquer ses verres, le bruit des parasols que l’on dépliaient, et même le rire de jeunes demoiselles qui ressemblait d’ailleurs à un caquètement de poules en chaleurs. Tout lui plaisait, vraiment tout.
Une voix la ramena brusquement à la réalité. Elle enleva ses lunettes de soleil et posa son magnifique regards bleutés sur l’énergumène qui venait à tout jamais de briser ses vacances idyllique. Peu désireuse de lui montrer à quel point sa présence la surprenait elle haussa les épaules avant de lancer d’un ton peu aimable.

- Parce que tu as cru que tu partirais en vacances tout seul et qu’on continuerait de tourner sans toi ? Remarque j’aurais pu en profiter pour faire supprimer ton personnage. Faut dire qu’il devient tellement inutile. Comment n’y avait-elle pas pensée plutôt ? C’est vrai que c’est difficile de faire avancer une série sans l’un des protagonistes. Enfin bon, les producteurs auraient au moins pu choisir deux destinations différentes.

Pour dire vrai, Beverly était complètement paniquée. Ses résolutions n’allaient pas tardé à disparaître si Sebastian restait près d’elle. Dieu qu’elle pouvait le haïr ! Le barmaid venait de déposer sa commande, elle prit le verre en main et le vida d’un trait étouffant alors les reproches que sa conscience tentait de lui dire. Boire pour oublier c’était stupide. Boire pour mieux encaisser les coups c’était déjà plus intelligent.

-T’as pas une petite pouf à te faire plutôt que de polluer mon air ?

La revoir dans ce cadre plutôt idyllique amusait énormément le jeune homme, à vrai dire autant que ça pouvait l’agacer. Leur relation était tellement particulière. Si dans la série dans laquelle ils jouaient, tous deux étaient fous d’amour l’un pour l’autre, bien que leur histoire soit confrontée à d’énormes difficultés, dans la vie réelle, l’amour n’avait rien à faire dans leur histoire, encore heureux ! C’était même tout le contraire, ils ne se supportaient pas et leurs prises de becs sur le tournage étaient bien trop nombreuses pour être comptées. Dire que la presse à scandales s’obstinait à les voir ensemble, la réalité dépassant la fiction… Plutôt mourir. S’il devait admettre que Beverly était un bon coup, probablement même le meilleur – autrement ils ne coucheraient pas ensemble régulièrement – il préfèrerait mourir plutôt que d’un jour être en couple avec elle. De toute façon, la question ne se posait pas réellement puisqu’entre eux il n’y avait aucun sentiment autre que de la haine. De son côté à elle du moins. Lui était plutôt indifférent, exaspéré par le comportement de la brunette. Etait-il repoussant à ce point pour qu’elle soit à chaque fois écœurée ? Si ça, ce n’était pas de l’ironie… Elle lui sautait dessus à chaque fois, puis regrettait. Sebastian, lui, s’en moquait, il assumait parfaitement cette haine améliorée entre eux, mieux, cela lui procurait un plaisir extrême. Il adorait la voir se débattre, emmêlée dans ses croyances et certitudes, tandis que lui restait tranquillement à la contempler, le sourire aux lèvres. Il était indéniablement attiré par elle – physiquement s’entend – et en profitait plus qu’autre chose. De la retrouver ici, à Hawaï, n’était pas quelque chose des plus déplaisants, ils pourraient varier leurs terrains de jeux, car ceux-ci commençaient à s’amenuiser dangereusement.

Etrangement, ou pas tant que ça d’ailleurs, elle en revanche ne semblait pas heureuse de le revoir, loin s’en fallait. S’il ne la connaissait pas aussi bien, il aurait presque dit qu’elle était indifférente, même s’il savait pertinemment qu’au fond d’elle, elle était plus qu’agacée de se retrouver avec lui. Cependant, sa réponse perturba quelque peu le jeune homme. Beverly avait l’air d’insinuer que ses vacances avaient été gracieusement payées par la production, tandis que lui avait simplement gagné le voyage dans un concours – auquel il ne se rappelait même pas avoir participé. Quelles étaient les probabilités pour qu’ils se soient tous deux retrouvés par hasard au même endroit au même moment à l’autre bout du monde ? Cela rendit Sebastian quelque peu suspicieux, & il soupçonnait la production d’un coup monté pour arranger les tensions entre les deux acteurs. Cela n’aurait rien eu d’étonnant, car le succès de la série reposait entièrement sur l’alchimie entre le couple à l’écran et s’ils voulaient que la série continue sur sa lancée, mieux valait que leur relation hors écran ne soit pas trop mauvaise, sinon cela s’en ressentirait indubitablement. D’autant plus que c’était l’idée de la production de les faire paraître proches en réalité pour le plus grand plaisir des tabloïds – pas une semaine ne se passait sans des rumeurs, couple, puis fiançailles, puis grossesse, puis mariage. S’ils savaient tous à quel point ils étaient loin du compte…

- Tout de suite, tu sors les griffes. Beverly, sans moi, la série n’est rien tu le sais aussi bien que moi. Sans moi ou sans toi d’ailleurs, nous sommes LE couple phare, si l’un disparaît, l’autre n’a plus de raison d’être… Alors je serais toi je ne supplierai pas les producteurs de me supprimer aussi rapidement !

Le jeune homme s’avança plus près d’elle, la fixant. Puis il la contourna pour demander un verre au bar, conscient de la tension sexuelle régnant déjà entre eux. Sirotant son cocktail, il se plaça face à elle.

- Polluer ton air ? Mais pourquoi tant de haine ! Tu n’es pas heureuse que nous passions encore plus de temps ensemble ? Peut-être que nous pourrions en profiter pour, je ne sais pas moi, réviser nos cours d’anatomie par exemple…

Sebastian lui lança un regard des plus suggestifs, persuadé que rien ne pourrait agacer plus Beverly que cela.

[OUCH pas terrible Embarassed

]

Une fois de plus la jeune femme allait avoir du mal à être elle-même. La Beverly enjouait et amusante faisait place à une sorte de molosse aux dents acérés qui ne pouvait s’empêchait d’aboyer. Et elle se détestait vraiment dans ces moments là. Mais c’était plus fort qu’elle, quand elle voyait Sebastian elle ne pouvait s’empêcher de le détester, lui et ses manières de pauvres gars. Pourtant cette fois elle allait devoir prendre sur elle.
Ce voyage allait tout de même permettre aux deux jeunes d’acteurs d’être eux-même. Ils n’étaient pas obligés de sourire à tout bout de champs en se lançant des regards mielleux à gerber. Fini les embrassades publics du genre ‘je vais bien, tout va bien’. Bref fini de jouer la comédie en dehors des plateaux de tournages. Si Beverly le voulait elle pouvait même lui casser la tête. Mais sait-on jamais, les paparazzi ne sont jamais loin. Quoi qu’elle devait avouer que les fans se faisaient plutôt rares sur cette île.

- Personne n’est irremplaçable. Encore moins toi et tes manières de diva. T’es pire que Mariah Carey je te signales. Et puis quant à moi, si cette série s’arrête ce n’est pas un drame, je suis sûre que je trouverais autres choses. Ou pas. Beverly ne le faisait pas voir à Sebastian mais il avait eu raison sur ce point. Si l’un des deux protagonistes venaient à disparaître, la probabilité pour que la série continue sur sa lancée était très réduite. Et puis bien qu’elle aime plus que tout son métier et qu’elle ait un réel talent – comme Sebastien, et ça lui faisait mal de se l’avouer – il n’était pas dit qu’elle retrouverait un rôle rapidement. Pire encore la petite fille de l’Ohio pouvait retomber dans l’oubli.

Quand Sebastian s’approcha d’elle, la jeune femme eut un brusque mouvement de recul. Elle ferma les yeux un instant et s’obligea à compter jusqu’à trois avant de les rouvrir. Sebastian était toujours là, à la différence près qu’il tenait un cocktail dans ses mains. Quel connard. Il faisait tout pour que Beverly perde ses moyens et le pire c’est que cela marchait petit à petit. C’est elle qui devait prendre le taureau par les cornes et mettre les choses au clair. Beverly sauta alors de son tabouret pour se coller un peu plus de Sebastian. Elle se mordit légèrement la lèvre avant de s’avancer vers son oreille afin de lui glisser quelques douces paroles tout en passant sa main sur le torse du jeune homme.

« Plus jamais. Tu m’entends ? Plus jamais on ne refera cette erreur. Plus jamais JE ne referais cette erreur. Tes cours d’anatomies tu peux te les garer où je penses et puis … hééééééééééééé »

Le discours de Berverly fut achevé plus vite qu’elle ne l’espérait. Et tout ça à cause d’une greluche qui l’avait poussé. Elle s’était retenue in extremis à Sebastian – ou plutôt à son corps si orgasmique – et dévisageait maintenant la poufiasse blonde.

« Et Paris Hilton tu pourrais t’excuser au moins. Pfff qu’est-ce qu’elles ont toutes à avoir les hormones en ébullition en ta présence ? »

(mieux que le mien, je te rassure hot & cold - Beverly/Sebastian 381360

)

- Mes manières de diva ? Soyons sérieux, qui est-ce qui demande à chaque journée de tournage de l’eau gazeuse et qui pique une colère si l’assistante amène de l’eau plate ? Nous sommes d’accord, tu es bien plus diva que moi !

- Oui, tu trouveras sans doute des rôles dans des séries B, tandis que moi je serai au sommet de la gloire à Hollywood ! Admets-le, sans moi, la série n’existe pas. Et si de mon côté cela me coûte de le reconnaître, sans toi, la série n’existe pas non plus.

- Que veux-tu, c’est mon magnétisme animal qui opère ! Et lorsque tu dis « toutes », j’espère que tu t’inclues dedans !

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