Où est Charlie ?

II. Hors-Jeu

Pseudo, Âge : Miss uncertain, dix-huit ans.
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Présence sur le forum : Le plus souvent possible.
Comment avez vous découvert le forum : Grâce à Bazzart, évidemment.
Avis, suggestions ou autre : J'aime.

(C) TUMBLR.

Il est parti. Me laissant seule, incrédule. J’ai le cerveau en vrac, comme si mon sang avait cessé de circuler. Je ne comprends pas. J’ai l’impression de faire un mauvais rêve. Pire, un cauchemar. Pourtant, la douleur béante dans ma poitrine me fait prendre conscience que je suis éveillée et qu’il s’agit tout simplement de la réalité. D’une réalité que je ne veux pas. Qui m’est tombée dessus sans prévenir. Alors, c’est vraiment la dernière fois qu’il a passé le pas de ma porte ? Non, cela ne peut être qu’une farce. Oui, voilà. Il va revenir frapper à ma porte dans quelques minutes, m’annonçant que c’était tout simplement une mauvaise blague. Mais alors, pourquoi si peu de conviction en moi ? Je crois qu’au fond de moi-même, je sais que tout est terminé. Je ne veux simplement pas l’admettre. Ca fait mal. Trop mal. Mon cœur ne cesse de tambouriner à cent à l’heure, comme s’il allait bientôt sortir de ma poitrine. Mes mains tremblent, ma respiration est saccadée. J’ai l’impression qu’on m’a enlevé une partie de moi. Tout d’un coup, je me sens extrêmement seule. Dave, reviens, je t’en supplie. J’ai besoin de toi plus que quiconque. Pourquoi ? C’est la seule question qui me hante depuis que tu as passé le pas de ma porte, sans même m’adresser un dernier regard. Pourquoi m’avoir laissé tomber comme un vieux mouchoir usager sans même une petite explication ? Tu n’as pas le droit, c’est trop facile. Lâche, lâche, lâche. Voilà ce que tu es. Et un menteur aussi. Où sont passées tes belles promesses ? Tes « je t’aimerai toujours, Charlie » ou encore tes « tu es la femme de ma vie » ? Salaud ! M’aimais-tu seulement ? Ou était-ce simplement pour profiter de mon argent ? Ma tête me fait mal et mon esprit s’échauffe. Pour couronner le tout, mes yeux me picotent. Bientôt, ma vue est brouillée. Sans doute à cause des larmes qui dévalent mes joues comme des sillons. C’est la première fois que je pleure depuis que tu m’as quitté. Je ne voulais pas le faire devant toi. Tu ne méritais pas que je sois aussi faible devant toi. Là, à force de m’être retenue, je n’en peux plus. J’explose. Je pleure sans aucune retenue. Personne ne me voit, après tout. Mes sanglots sont drôlement bruyants, mais qu’importe. Il faut que j’évacue tout ce que j’ai en moi. C’est la seule façon de pouvoir aller en avant par la suite, je le sais. Je n’avais jamais pensé que mon premier chagrin me ferait aussi mal. J’ai déjà eu des blessures physiques, certes. Mais cette blessure fait bien plus mal que toutes les autres blessures. En face de moi, un miroir. J’ose me regarder, mais l’image que l’objet me reflète me fait peur. J’ai les yeux rougis, le teint pâle et mon maquillage a coulé. Je fais vraiment peur à voir. Pour ne pas arranger les choses, mon regard s’attarde sur un cadre où règne une photo de nous deux, nous embrassant. Avec rage, je m’en empare et le jette à terre. Le cadre se brise. Je me suis emportée, mais ça m’a fait du bien. Alors, comme si le fait de briser ces cadres nous représentant pouvait te blesser, répète la même opération avec les restants. En ce moment, je te hais plus que n’importe qui au monde.

Je me réveille, la bouche pâteuse et un énorme mal de tête. Je me suis endormi. En même temps, cela se comprend. Je n’y suis pas allé de main morte, au contraire. Je me redresse quelque peu à l’aide de mes coudes. Puis, je pose une main sur mon front, comme si cela pouvait atténuer la douleur. C’est en esquissant une grimasse que je constate le bordel régnant dans ma chambre. Des morceaux de verre traînent un peu partout, ainsi que des bouts de photos déchirées. Je suis un peu plus calme que tout à l’heure, même si mon cœur est toujours aussi meurtri. Je suis las, je n’ai envie de rien. Et surtout pas de ranger ma chambre. De toute façon, la domestique s’en chargera. Je lui donnerai un pourboire parce que la pauvre, je ne lui ai pas facilité le travail. Je soupire, j’ai envie de rester au lit et de dormir des jours entiers. C’est alors que mon téléphone portable sonne. Une amie. Je ne décroche pas, je n’ai pas envie de faire comme si tout allait bien alors que j’ai juste envie de m’effondrer. Seulement, je ne peux m’empêcher de fouiller dans mon portable. Il me reste une chose à faire. Supprimer ses messages et son numéro. Je ne veux plus aucune trace de lui. Cependant, je dois être masochiste. Je relis ses derniers messages. Tous remplis de mots d’amour. J’ai la gorge qui se serre et les yeux qui me brûlent. J’étouffe un sanglot à l’aide de mon oreiller, mais ne peux retenir les suivants. Je recommence à pleurer à chaudes larmes, criant même. Et comme si le ciel m’accompagnait dans ma douleur, il se met à pleuvoir. Puis, j’entends l’orage approcher. Et dire que j’en ai une trouille bleue. Je m’apprête à jeter mon téléphone portable contre le mur, lorsque je reçois un nouveau message. Aaron. Mon meilleur ami. Celui qui ne m’a jamais blessé et qui serait toujours là pour moi. Je crois qu’en ce moment, j’avais vraiment besoin de lui. Plus que n’importe qui. M’en fichant royalement de ma tête plus qu’effroyable et des vêtements que je portais, je sortis de chez moi en quatrième vitesse. J’allais le rejoindre, pour oublier.