J'ai beau te fuir, j'en reviens toujours au même point.

Couché sur le dos, je contemplai le plafond. A cette heure tardive, j’aurai sans doute dû déjà dormir depuis longtemps mais le sommeil se faisait absent. J’avais beau fermer les yeux et ne plus penser à rien, Morphée n’apparaissait toujours pas. Il ne voulait pas couvrir mes yeux. Quelque chose en moi, inconscient, m’empêchait de dormir. Je savais au fond de moi que ce quelque chose était une personne mais je refusais de me l’avouer. Je n’arrivais toujours pas à me faire à l’idée que mon amante se trouvait à quelques chambres de moi. Là. Surement nue. Callie avait beau être à mes côtés, j’avais toujours ce sentiment d’envie perpétuelle de la rejoindre. Comme une drogue auquel je ne pouvais rien. J’avais cherché en venant ici à oublier cette chair que j’avais couverte de baisers pressés et prendre soin de celle pour qui mon cœur semblait battre. Là encore, je m’étais fait des illusions immenses. Comment aurais-je pu un instant penser que mon corps se séparerait si violemment de cette drogue ? Je n’étais qu’un idiot pour croire que tout rentrerait dans l’ordre. Ma cure de désintoxication n’existait pas. Je le savais maintenant. Je ne pouvais pas résister à son appel. A ses lèvres si finement dessinées. A ses courbes si délicates. J’avais vraiment essayé de faire taire cette envie en moi, qui me rongeait de l’intérieur, en vain.

Mes yeux se posèrent sur Callie, endormie. Je n’avais pas fait l’amour avec elle depuis combien de temps déjà ? Plus d’un mois. Mes mains refusaient de se poser sur elle, de peur de trahir la peau qu’elles avaient parcouru il y a peu. Je n’avais pas envie d’elle. Je l’aimais certes mais le désir n’était pas là. Pourtant, j’étais certain qu’elle était la femme de ma vie. Mais je la faisais souffrir pour mon bien être. J’étais un salaud mais je ne pouvais pas faire autrement. Égoïste. Lentement, je descendis mon regard sur elle. Elle était si douce et si amante. Mais si loin des regards de Lexie. De ses caresses folles. De ses baisers violents. Un soupir s’échappa de mes lèvres, preuve que je ne savais pas quoi faire. J’étais perdu et si sûr de moi à la fois. Mon regard se fit plus dur. Je devais quitter se lit. Je devais faire taire cette envie, maintenant. La voir, me suffirait. L’embrasser, aussi. J’étais enfin décidé.

Mes lèvres embrassèrent Callie sur le front, dans un geste tendre. Je m'impressionnais moi-même. J’étais si attentionné avec elle. Je la recouvris du drap. Puis, je sortis du lit en faisant attention de ne pas la réveiller. J'attrapais un de mes boxer, un pantalon, les clés et je rejoignis la porte de la chambre, pour disparaitre ensuite derrière elle. Je n’avais pas honte de laisser ma petite amie seule, j’étais trop impatient de voir celle qui éveillait mes sens et les rendait vivants. Callie n’était que bon sens et raison. Lexie que sexe, passion et tentation.

Le couloir était vide. La plupart dormait. J’étais seul, dans ce long corridor. J’étais seul comme je l’étais quand Lexie n’était pas à mes côtés. Un frisson parcourut mon dos nu. Il faisait froid maintenant que je n’avais plus la chaleur d’un corps à mes côtés. Je ne réfléchissais pas. J’avançais juste lentement jusqu’à la chambre de mon amante. J’espérai quelle soit seule. Pour qu’encore une fois nos corps se cherchent et se trouvent. J’espérai ses baisers. J’espérai ses caresses.

J’arrivai finalement devant sa porte. Pieds nus. Comme une âme errante. Comme une âme en peine. Je levais la main, prêt à frapper. Mais je l’abaissais aussitôt. Je devais vraiment assouvir ce besoin qui me faisait bouillir ? Maintenant devant mes envies, je n’étais plus sûr de rien. Pendant trente secondes. Puis, je frappais. C’était plus fort. Trois coups. Et j’attendis, penaud, la réponse que j’espérai positive. Elle ne dormait pas. J’en étais sûr.

J’étais allongée dans mon lit, les draps de soie recouvrant mon corps quasi nu. Il faisait chaud dehors, et la température, l’atmosphère lourde de la nuit se faisaient ressentir jusque dans ma chambre. Je portais donc le strict minimum, c'est-à-dire une petite culotte. Je sentais la fatigue tomber sur mes épaules, et je luttais, luttais, luttais pour garder mes yeux ouverts. Je n’avais aucune envie de me laisser emporter par le sommeil. Je n’avais envie de rien lorsque je savais qu’à quelques chambres de la mienne, Kyle était allongé, nu, aux côtés de cette femme inutile. Je crois que je ne comprendrais jamais ce qui poussait le garçon à rester avec elle. Elle était si insignifiante, et il m’avait clairement avoué ne plus ressentir d’envie pour elle. Pourtant, c’était bien là la base même d’un couple non ? Pour moi, il était clair qu’ils n’en étaient plus un. A partir du moment où l’un avait besoin d’aller voir ailleurs pour combler un manque, c’est que l’amour n’allait pas tarder à disparaître, et à faire du mal sur son passage. Je détestais tous ces hommes qui trompaient leur femme sans scrupules, sans remords même pour certains. Je les haîssais même du mal qu’ils faisaient autour d’eux. Et voilà que j’étais vite devenue la maîtresse de l’un d’entre eux. A dire vrai, je ne me comprenais pas moi-même, mais qu’importe. Ma vie est tellement plus belle en compagnie de Kyle, que je suis prête à faire tous les sacrifices qu’il faudra pour l’avoir. Oui, je le voulais, je le désirais même, si violemment que je serais capable de me jeter sur lui, Callie à ses côtés. J’en avais tellement rien à faire de cette fille, que la faire souffrir était le dernier de mes soucis. Du moment, que moi, j’étais heureuse. Je sais que c’est purement égoïste, mais après tout, l’amour n’est-il pas un sentiment qui poussait à ce vice ? J’étais donc allongée dans mon lit lorsque l’on tappa à ma porte. Surprise, je releva ma tête du magazine que je tentais de lire pour dissuader le sommeil de prendre possession de mon corps. Il était tard, et William m’avait clairement dit qu’il ne rentrerait pas ce soir là. Bien trop occupé sans doute à faire du mal autour de lui. Il était ce que j’avais de plus cher, et me comprenait. Il était mon double masculin, et cela nous poussait bien souvent dans les bras l’un de l’autre. Il était aussi mon demi frère, mais qu’importe. Ce n’était qu’un détail, que l’on oublie très vite. J’enfila un top blanc, laissant deviner les traits de ma poitrine généreuse, et me leva. Je n’étais pas le genre de femme à prendre peur, et n’aimant pas être seule la nuit. Au fond de moi, j’espérais sincèrement qu’il s’agisse de Kyle.

Et j’eus parfaitement raison. Bien entendu, je pris sur moi, comme je sais si bien le faire, et cacha avec talent ma surprise, et ma joie. Restant stoïque face à lui, je le questionna du regard. Je n’ouvris pas la bouche. C’était lui qui était venu à moi, je n’avais pas à faire cet effort, même si je me doutais fortement du pourquoi du comment. Je n’avais pas envie de lui faire ce plaisir, et donc, de lui montrer ma satisfaction de le voir ici, devant ma porte, tout penaud. Son attitude me fit sourire intérieurement. Il était sacrément mignon, et je pris sur moi pour ne pas lui sauter dessus, pour le plaquer contre le mur. Mais le feu brûlait déjà en moi. La seule présence de Kyle me mettait hors de moi, bien malgré moi. Voyant qu’il ne prenait pas la parole après quelques minutes de silence qui furent de trop pour moi, je me décida à ouvrir la bouche.
« L’heure respectable pour des visites est largement passée, il me semble. » La situation m’amusait fortement.

Mon cœur battait la chamade. J’avais l’impression de le sentir un peu plus contre ma poitrine, prêt à bondir à l’extérieur. J’étais pressé mais aussi apeuré. Et si, elle n’ouvrait pas ? J’espérais tant pouvoir apercevoir son visage que l’espace d’un instant, je me posai la question. Il y avait une infime chance qu’elle dorme. Lexie ne s’endormait pas tôt. Je le savais et j’avais pu le constater à maintes reprises. Souvent nos corps s’appelaient en pleine nuit et on assouvissait nos envies sous les éclats de la lune, bien présente. J’étais donc persuadé de la trouver éveillée.

C’est alors que je l’entendis. Elle venait vers moi. Je fus soulagé de voir qu’elle ne dormait pas. J’allais pouvoir poser mes lèvres sur les siennes, gouté à la luxure, encore. Mon impatience monta d’un cran. J’avais tellement hâte. Enfin, la porte s’ouvrit. J’étais encore tout penaud quand Lexie me découvrit sur le pas de sa porte. Elle n’avait pas l’air surprise, ni même contente de me voir. J’avais conscience qu’elle cachait ses sentiments mais je fus néanmoins troublé par cet accueil. Mes yeux parcoururent son visage. Je n’avais qu’une envie, poser mes mains sur elle. Lui enlever ses vêtements qui étaient minime. Je la voulais. Et elle le savait. Des paroles s’échappèrent de ses lèvres. Amusé, je lui souris. Elle avait raison. L’heure respectable était passée. Mais je n’avais aucune envie d’être respectable.

Encore une fois, mon regard la détailla. Sa seule présence me rendait fou. Ce qu’elle portait aussi. Une simple culotte et un haut blanc. J’arrivais même à redéfinir le contour de sa poitrine. J’imaginais même mes lèvres se poser sur elle. Dieu, que j’en mourrais d’envie. Je débordais littéralement de passion. Elle avait froid. Je fus amusé de le constater. Mes yeux remontèrent à son visage. J’étais capable de tout avec elle et je n’en avais absolument pas peur. Je fis un pas vers elle. Je tendis mon bras et l’attrapa par les hanches pour l’approcher de moi. Je n’avais pas envie de parler. Pas maintenant. Nos regards se croisèrent. Je déposai mon doigt sur sa bouche pour la faire taire puis je reculai de quelque pas, pour ensuite entrer complètement dans sa chambre.

Je me retournai ensuite vers elle. « Embrasse-moi, au lieu de parler ! » fis-je, en la défiant du regard. Je voulais qu’elle se livre à moi maintenant. Je ne voulais pas attendre, et parlementer. C’était elle que je voulais.

Je me tenais là, contre la porte de ma chambre, ne quittant pas des yeux mon amant. L’envie devait se lire dans mon regard, discréditant le rôle que je jouais face à Kyle. Je semblais froide, ennuyée, lasse. Je faisais mine de m’en ficher qu’il soit planté là, tout penaud devant moi, respirant l’envie à plein nez, alors que quelques heures plus tôt, j’avais un plan machiavélique en tête pour faire disparaître la pimbêche qu’il qualifiait de femme de sa vie. Je ne comprenais d’ailleurs pas cette expression. Depuis quand on trompait la femme de sa vie ? Depuis quand, sans remord, on lui plantait un couteau dans le dos ? J’étais sûre que Kyle se voilait la face, et j’espérais au fond de moi qu’il m’aime autant que moi je l’aime. Je n’aimais pas dire ça depuis mon premier foutu amour, mais c’était bel et bien la vérité, je ne pouvais le nier. L’amour avait pris possession de mon corps, et de mon cœur, je ne rêvais plus que de ça : Kyle m’appartenant pour toujours. Derrière mes airs de princesse des glaces et de garce, j’avais un cœur, un vrai, qui battait pour cet homme, et qui ne désirait qu’une seule chose : le faire pour toute la vie. C’était dégoulinant d’amour, et de romantisme à souhait, mais c’était ça. Je ne pouvais lutter contre ce côté de mon caractère que j’essayais tant de refouler. Je me décidais à parler, tandis que Kyle, lui, se murait dans un silence pesant, qui me rendait encore plus folle de lui. Je me retenais véritablement de laisser aller mes envies, j’aurais été capable de faire l’amour là, dans le couloir. Je ne me respectais même plus en sa compagnie, j’étais faible. Je détestais ce mot, surtout quand je l’associais à ma personne. Que ce soit Callie qui le soit, tant mieux, après tout, c’était la vérité, mais moi, Lexie Lowell, fille d’une puissante famille. Impossible ! J’étais beaucoup plus intelligente qu’elle d’ailleurs. Je me plaisais à me le répéter. A sa place, j’aurais déjà découvert la liaison de mon homme. Kyle ne savait pas le cacher. Il suffisait que je sois dans le coin, pour qu’il perde ses moyens. Un jour, il lui dira je t’aime, en l’appelant par mon prénom, vous verrez ! Perdue dans mes pensées, j’avais presque oublié la présence de Kyle. Il me la rappela en me prenant par la hanche. Je fus surprise, mais n’en montra rien. La comédienne qui était en moi jouait encore. Il me fit taire, et m’entraîna dans ma chambre, en faisant comme chez lui. Non seulement, il était tard, et ne se préoccupait pas de savoir si j’étais occupée ou non, mais en plus, voilà qu’il m’ordonnait presque de l’embrasser. L’envie était là, mais je n’allais pas le laisser s’en tirer ainsi. J’étais, certes, faible en sa présence, mais ma dignité, j’y tenais. « Et si, moi, j’ai envie de parler ? » je lui lançais, sur un ton je m’en foutisme, à la limite de la moquerie. Je m’échappais de l’emprise de Kyle, et rejoignis mon lit. « Je ne suis pas un objet dont tu te sers quand l’envie te prend, et que tu n’hésites pas à laisser dans un coin le reste du temps. » J’ouvris le tiroir de sa table de nuit, en sortis un flacon de parfum, et m’en aspergea, comme si rien n’était. J’allais le rendre fou, et j’aimais ça. J’aimais qu’il me montre qu’il avait terriblement envie de moi.

C’était étrange. J’avais la nette impression qu’elle mourait d’envie de me sauter dessus mais pourtant rien ne se passait. Elle ne vain même pas m’embrasser alors que pourtant, je lui avais demandé de le faire. Refusait-elle de se soustraire à mon envie ? Quelque part, j’étais sûr que oui. Lexie avait toujours été une femme caractérielle. Je savais qu’elle refusait de m’embrasser simplement parce que je lui avais demandé. Elle était trop fière pour s’abaisser à répondre à mes attentes. Tout devait venir d’elle. Mais je n’étais pas cet homme docile qu’elle espérait tant. J’étais même loin de l’être. Moi aussi, je refusais de m’abaisser à elle et pourtant, c’est que ce que je faisais chaque fois que je venais vers elle. Je la suppliais presque de faire taire mon désir. Je me sentait faible en sa présence et je l'étais.

Je la suivis des yeux alors qu’elle rejoignait son lit. Elle voulait parler. Je n’en étais pas si sûr. Je restai alors planté là, la regardant avec un air surpris. « Pourquoi parler ? A moins que t’entendre murmurer mon nom soit défini comme parler. » Lançai-je avec amusement. Je la cherchais. Elle s’aspergea de parfum et je pris ça comme une invitation à venir humer cette odeur si délicate. Son parfum enivrait mes sens comme un poison coulant dans mes veines. Elle me provoquait mais je n’étais pas décidé à lui répondre. Je m’approchai alors d’elle, en posant mes mains sur le lit. « Tu sais très bien que tu es plus que ça. » Mes ébats avec elle n’avaient rien de comparable. On se lâchait mutuellement dans une décadence qui ne nous ressemblait pas. Je ne regrettai pas mes nuits avec elle, c’était la seule qui répondait et comprenait mes envies dans un simple regard. Callie était trop prude. J’avais besoin d’autre chose que d’un simple missionnaire. Lexie l’avait compris.

J’avançai un peu plus vers mon amante, le regard plein d’envie. « Tu veux toujours parler ? » Un sourire se fraya un chemin sur mes lèvres. Elle n’allait pas céder aussi facilement. Et j’aimais ca même si mon désir pour elle fulminait. La voir essayer de me résister la rendait excitante. « Tu n’as peut être pas envie de moi. » Je haussai les épaules. Je faisais comme si, ca n'avait aucune importance. Puis je me laissai tomber sur le lit. Coucher sur celui-ci, je me pris à fixer le dos de Lexis. « On parle de quoi alors ? »

J’avais espéré qu’il vienne me retrouver dans mon lit, et maintenant qu’il était là, je ne rêvais que de le repousser. J’avais l’impression d’être une de ces filles capricieuses, qui désirent au point d’en crever une chose, et qui, une fois obtenue, s’en ennuie profondément. J’aimais Kyle, je le désirais, je lui offrais tout, mon corps, ma tête, mon cœur. Et chaque fois un peu plus, il me montrait que c’était Callie qu’il voulait. Pourtant, à chaque fois, il se tenait devant moi, sourire aux lèvres, au lieu d’aller la rejoindre. Ce n’était pas logique. Kyle était complexe, et j’avais du mal certaines fois à le comprendre. J’en pouvais plus d’être faible en sa présence, et pourtant, c’était ma raison de vivre. Je me sens si seule loin de lui. Je me sens niaise à penser ainsi, mais à quoi bon lutter. C’était l’amour qui raflait la mise, ma raison perdait, et abandonnait là la partie. J’étais seule, et j’agissais avec mon cœur. Je savais qu’il se servait inconsciemment de moi, j’assouvissais ses désirs les plus intimes, mais je n’avais rien en retour que le septième ciel qu’il me faisait voir lors de nos ébats. Je devrais me contenter de ça, sans doute, mais je suis une femme, et toutes les femmes ont toujours une raison de se plaindre. Je le regarda droit dans les yeux lorsque enfin, il ouvrit la bouche pour en laisser échapper quelques sons. Je l’écoutais, sans rien dire. Je m’occupais d’autre chose, comme de ce parfum que j’aspergea dans mon cou. Je regardais dehors, et mes ongles fraîchement vernis. Je faisais tout pour le rendre dingue. Je savais qu’en n’accordant aucune attention à son égard, il perdrait la tête, et ne le supporterait pas. J’avais besoin qu’il me montre que je n’étais pas qu’une simple femme, prête à écarter ses jambes pour son simple plaisir. J’avais besoin ce soir là d’un minimum d’affection. J’étais en manque d’amour, je crois bien. « Je suis quoi de plus, alors ? » lâchais-je, sur un ton las. Il s’approcha de moi, et je vis un feu briller en lui. Je contemplais son corps, et la vue qu’il m’offrait. J’avais envie de lui retirer son jean, mais je n’en fis rien. Seule la vue semblait me rassasier. Lorsqu’il me demanda si j’avais envie de lui, je ne sais pas ce qui me prit. « Je ne sais pas. » Usant toujours du même ton, ne croisant pas son regard, jouant l’indifférente. Je le regarda ensuite se coucher sur le lit, j’avais encore plus envie, et je me pris à m’imaginer sur lui, le dévorant de baiser, et passant mes mains sur sa peau. Je me décida à le rejoindre, me couchant à ses côtés, mon haut remonté, dévoilant mon ventre plat. « De ta rupture prochaine. » Et aussi surprenant soit-il, je passa ma main gauche sous son pantalon. Je venais de parler de cette pauvre fille inutile, et je me laissais aller à quelques unes de mes envies, je n’étais moi-même, pas très logique.

Son ton las ne présageait rien de bon. Elle espérait quelque chose de moi mais je ne savais pas quoi. Pour moi, tout était pourtant clair. Elle apaisait mes envies mais n’avait pourtant pas d’emprise sur mon cœur. Je n’avais bien sûr aucune idée de ce qui se tramait en moi réellement mais j’affirmais quand même haut et fort que j’étais amoureux de Callie. Je pensais que mon cœur et mon âme appartenait à ma petite amie mais je n’avais aucune idée de si c’était vrai ou non. Je ne culpabilisais pas de la tromper. Quel genre d’homme amoureux j’étais pour osé coucher avec une autre ? Je refusais de m’avouer que Lexie était bien plus que mon amante. Si j’osais le penser mon couple tout entier tomberait et je n’avais aucune envie de faire souffrir Callie. Elle ne méritait pas ca, elle qui s’était tant engager dans notre relation.

Je restai alors silencieux quelque seconde. Puis je parvint à dire dans un murmure à peine inaudible. « Mon corps t’appartient Lexie et tu le sais. » C’était vrai. Je ne mentait pas. C’était bien la seule chose que j'avais donné à Lexie avec les corps à corps passionnés.

Lorsque je fus proche d’elle, je la vit me contempler, ouvertement. Je lisais en elle comme dans un livre ouvert. J’arrivai même à voir ce qu’elle s’imaginait. Mais mon désir qui avait brûlé si ardemment en moi, retomba net. Elle n’avait pas envie de moi. Je baissai le regard, déboussolé. Je pensais pourtant avoir lu en elle, une flamme d’envie et me rendre compte que je m’étais trompé, me stupéfia sur place. Je me couchai ensuite sur le lit, bizarre et silencieux. Je ne voulais pas relever ses paroles, de peur qu’elle me dise de partir. A quoi bon rester, si elle n’avait pas envie de moi.

Puis, elle se coucha à mes côtés. J’avais toujours cet air peiné que je ne cachai pas. Mes yeux se portèrent sur le plafond alors que je ressentais la chaleur de Lexie me frôler. Elle répondit ensuite à ma question mais ses mots résonnèrent comme un son de cloche lointain lorsqu’elle passa sa main sous mon jean. Il n’en fallait pas plus pour raviver le feu éteint en moi. Je posai mon regard dans ses yeux. « Maintenant ? » Je ne lui laissai pas le temps de répondre, et je me mis au dessus d’elle, l’obligeant à enlever sa main de mon jean. Mon souffle pouvait presque effleurer sa peau. Mes lèvres se déposèrent au coin de son oreille. « Dis moi ce que tu souhaites.. vraiment. » Mon corps effleurait le sien mais mes mains, posé de chaque coté de la tête de Lexie, retenait mon poids. Je voulais qu’elle revienne sur ses paroles. Et qu’elle me demande de lui faire l’amour, là, maintenant.

Je savais que son corps m’appartenait. A dire vrai, je le voyais à chacun de nos rendez-vous. Je le sentais lorsque je posais mes mains sur lui. Je me doutais que j’étais la seule à le mettre dans un état pareil, sinon, il ne reviendrait pas sans cesse frapper à ma porte. Mais cela ne me suffisait pas. J’avais ce besoin infini de vouloir le malheur de son couple. J’avais besoin de monter des plans les plus machiavéliques possibles dans mon esprit. J’avais besoin de me sentir supérieure à cette pimbêche. Je ne comprenais pas ce qu’il lui trouvait. Elle semblait si calme, si ennuyeuse, et il ne la touchait même plus. Je ne voyais pas ce qui pouvait les unir. Kyle ne l’aimait pas, je le sentais. Tout du moins, il ne l’aimait pas assez pour faire sa vie avec elle, comme il aimait le clamer. J’étais là, j’appartenais à sa vie, et il ne pourrait pas m’évincer. Il le savait, et c’était sans doute devenu une habitude, un mode de vie de venir me rejoindre, en mentant à celle à qui il disait je t’aime. Il avait besoin de moi pour se sentir vivant. Avec Callie, il périrait beaucoup trop vite. Sa vie serait terne, sans but. Il errait sans moi. Mais surtout, il se sentait puissant, il se sentait homme en ma compagnie. Callie ne lui apportait aucune satisfaction, si ce n’est son amour, qui ne comblait pas Kyle. J’étais là, et c’était franchement le détail qui changeait tout. Le plus drôle là dedans était que Callie n’avait aucune idée de ce qui se tramait dans son dos. Je jouissais de la voir si naïve, si amoureuse. Les regards qu’elle lançait à Kyle me faisaient rire. J’étais un véritable danger pour elle, un danger invisible, et invincible. « Ca ne suffit pas toujours. » me contentai-je de répondre à Kyle. J’étais dure avec lui, mais il était tard, j’étais épuisée, et je n’avais aucune envie de lui faire ce plaisir. Tomber dans ses bras comme une feuille en automne ne m’intéressait pas ce soir là. J’étais de bien mauvais poil à cause de William, bien trop occupé à faire le mal autour de lui, plutôt que de s’occuper de moi. Je contemplais Kyle avec envie, et je vis une grimace apparaître sur son visage. Il en devient presque tout blanc. Je venais de lui dire que je ne savais pas si j’avais envie de lui. J’étais cruelle, et je me plaisais dans ce comportement. J’étais une égoïste, mais qu’importe. Heureusement pour lui, je ne pus m’empêcher de glisser ma main dans son boxer, sentant son membre se contracter sous ma caresse. Je souris. Il avait beau être déçu, l’envie naissait à nouveau au simple contact de ma peau sur la sienne. J’en suis rassurée. Je savais qu’il ne partirait pas sans avoir eu ce qu’il désirait plus que tout. Le faire languir pouvait donc se révéler être un loisir intéressant. Une sorte de préliminaire en quelque sorte. Il me demanda si je voulais vraiment parler de sa rupture prochaine avec Callie, celle que je programmais dans ma tête depuis un bon moment, et que je désirais plus que tout. C’était cause perdue, mais j’aimais lui rappeler mon envie, et son erreur. Il m’embrassa près de l’oreille, et un frisson parcourut mon corps. Il était désormais sur moi, et je devais me montrer forte. Il se sentait sans doute plus puissant dans cette position, et cette idée me déplut. J’avais besoin de le dominer ce soir là, et pas seulement dans l’acte sexuel. Je poussa un soupir lorsqu’il me redemanda ce que je voulais vraiment. J’avais pourtant eu l’impression d’avoir été assez claire. Je me décida à lui dire d’une autre façon. « J’aimerais… » Je laissais ma phrase en suspens, posant mes lèvres sur les lèvres avec une once de violence. L’envie était là, et la passion se sentait dans mon baiser. « Que tu sois à moi, et moi seule. Et que tu arrêtes de rejoindre la femme de ta vie après nos corps à corps enflammés. Tu sais, beaucoup d'hommes rêveraient d'être à ta place ... » Elle avait appuyé sur femme de ta vie, avec un air de moquerie.

Décidément, je ne comprenais plus rien. Elle m’attirait à elle avec ses provocations, éveillait ma virilité puis me repoussait. J’étais comme un chien qui devait rentrer avec la queue entre les pattes. Elle jouait. Elle essayait de me mettre hors de moi, de me faire dire des choses que je ne pensais pas. Et cela marchait. Je n'arrivai plus à penser correctement. A réfléchir. Je voulais simplement lui montrait que j’aimais toujours autant poser mes mains sur elle mais elle refusait de se livrer à moi. Je n’étais désormais plus sûr de rien. Me voulait-elle vraiment ? Je n’en avais aucune idée. Je pensais que sa main dans mon boxer, flirtant avec mon membre, était là encore une invitation aux caresses mais je m’étais trompé, une fois de plus. Je croyais savoir mais j’avais tord. Elle soupira et ca ne fit qu’accentuer mon malaise. Elle ne voulait vraiment pas de moi. Puis, elle m’embrassa avec violence, comme si une fois de plus, elle désirait plus. Mais ces mots me rattrapèrent bien vite, amplifiant mes doutes quant à ma présence en ces lieux. Je ne supportais pas parler de Callie alors que j’étais là pour elle. Je savais qu’elle la détestait mais je ne voulais pas l’entendre la lyncher, la salir de la sorte. Elle n’était pas là pour se protéger et j’étais dans l’histoire le seul fautif. Puis mon regard la défia « Tu me veux ? Alors prouve-le. » Lâchai-je, en serrant les dents. J’étais vexé mais pour cacher cette rancœur, je lui arrachai un baiser. Aussi violent que le sien. Avant de me lever du lit, laissant à Lexie une vue plus que suggérante. J’avais encore envie d’elle mais je fis comme si ce n’était pas le cas. « Je peux partir si tu le souhaites. Je suis certain que tu trouveras quelque chose a te mettre sous la dent. » Pendant l’once d’un instant, j’avais cru pouvoir la toucher, pouvoir étancher ma soif d’elle mais je m’étais fais des illusions. Je n’avais plus qu’à rejoindre ma petite amie, comme un con.

Je me plaisais à jouer avec mon amant. Je me plaisais à l’attirer et à le repousser pour ainsi mieux le rendre fou. Mais je savais au fond de moi que ce n’était pas juste du jeu. A dire vrai, je ne savais pas ce que je voulais. Mon cœur le désirait, mon corps aussi surtout. J’avais ce besoin incessant de l’avoir près de moi. J’avais ce besoin de le savoir à moi tout simplement. Même pour quelques heures. Je désirais plus, mais pas lui. C’était sans doute pour cela que j’agissais ainsi ce soir. J’en avais marre d’être faible, j’éprouvais presque une sorte de tristesse en moi. Je savais Callie à quelques chambres de là. Callie que Kyle rejoindrait sitôt nos ébats terminés. Et cette idée là, je ne la supportais plus. Je ne l’acceptais plus. J’étais là à Hawaï, pensant être loin de tout, loin de notre liaison. J’avais pensé que je pourrais reprendre de la force, me sentir vivante avec d’autres hommes, qui me feront certes souffrir, mais que j’aurais détruit bien avant ça. Mais il avait fallu qu’il soit là. Ce n’était pas le hasard, je le sentais. Le destin avait voulu que nous nous recroisons là. Et l’atmosphère de l’île penchait vers la tentation. C’était dur pour moi. Ca l’était tout autant pour lui. Lorsque j’avais parlé de Callie, comme à son habitude, Kyle était devenu froid, mal à l’aise vis-à-vis de moi. Je lui rappelais sans cesse son erreur que j’étais. J’étais quelque peu insouciante d’agir ainsi, un jour, il me planterait sans doute pour ne plus revenir, mais j’avais ce besoin là aussi de déverser la haine qu’il m’inspirait. Il détruisait Callie, comme on m’avait détruit par le passé. Je n’avais pu m’empêcher de l’embrasser, assez violemment. Et voilà qu’il me demandait de lui prouver que je le voulais. Je me contenta de répondre à son baiser, et de laisser mes mains se balader sur son corps. Mais il se leva, soudainement m’annonçant qu’il pouvait partir si je le souhaitais. Je savais qu’il se mentait à lui-même à ce moment précis, et un sourire ne put s’empêcher de se dessiner sur mes lèvres. « A quoi bon lutter contre tes envies d’homme… » me contentai-je de répondre. Je faisais bien entendu référence au fait que son corps tout entier criait l’envie. Il se voilait la face en voulant partir. « Il est évident que tu ne partiras pas… » Je laissais ma phrase en suspens, attendant quelques dizaines de seconde avant de continuer. « ... et que je ne te laisserais pas faire. » Je n’allais tout de même pas me mentir à moi-même aussi, je n’allais pas m’abaisser à ce niveau. « J’en suis certaine aussi. Toi par contre, j’en doute. » ne pus-je m’empêcher d’ajouter, d’une manière assez sadique et moqueuse. Alors que Kyle était debout devant le lit, je retira mon haut.

« A quoi bon lutter contre tes envies d’homme… » me fit-elle lorsque je m’étais levé du lit. Je ne luttais pas. Je ne voulais pas lutter. Je répondais simplement à ses provocations et à ses paroles dérangeantes. Je ne voulais entendre Callie sur sa bouche. Partir n’était pas là mon but. J’étais venu à elle, elle se doutait donc bien que je n’espérais pas qu’elle me chasse. Pourtant, ces paroles disaient le contraire. « Mes envies ?! c’est toi qui me repousse je te rappelle. » Je lui répondis sur un ton simple. Je ne voulais pas être vexant, je disais simplement la vérité. Aussi, elle crut bon d’ajouter d’autre mot. Pour ajouter davantage d’huile sur le feu ? Je n’en savais là encore trop rien mais je sus que ses quelques syllabes laissées en suspend, me rassurèrent un peu. Elle n’allait pas me laisser partir et au fond de moi j’en fus soulagé. Mais cela n’expliquait pas et n’excusait pas son comportement. Puis, elle rajouta d’une façon que je pris comme hautaine, que je ne trouverais rien à me mettre sous la dent ce soir. C’était vrai mais ce qu’elle n’avait pas compris, c’est que je la voulais elle et pas une autre. Je décidai donc de lui faire comprendre à ma manière. J’avais une chance sur deux qu’elle me repousse ou quelle m’assène un coup de genou bien placé. Lexie était parfois impulsive et je n’avais jamais su vraiment dompter son caractère de femme.

Elle retira alors son haut. Je me mis alors un contempler ouvertement sa poitrine, un sourire aux lèvres. Invitation ou non. Désir ou non. Je me retrouvai aussi vite sur elle, que quelques minutes auparavant. J’allais lui montrer que je ne voulais qu’elle. Mon torse effleura la pointe de ses seins et je ne pus réprimer un frisson. J’adorais ce contact. Ma main gauche glissa alors sur son ventre, en remontant vers sa poitrine généreuse où j’aimais m’égarer le temps de quelque caresse. Mes lèvres se posèrent sur les siennes, dans un baiser que je voulais fougueux. « Je ne veux que toi, pas une autre. » soufflais-je, alors que j’écartais mon visage du sien. Puis, je me laissai tomber sur le côté. Ma main gauche s’amusa à tourner, du bout des doigts, autour de ses seins. « Je sais que tu as envie de moi. » Je sentis un sourire se fendre sur mes lèvres, coquin.

C’est vrai, c’était bel et bien moi seule qui le repoussait. Il l’avait pas fait. Mais il avait eu l’idée de partir, et ça, ça changeait tout. C’était pour ça que je lui avais parlé de ses envies d’homme. Callie ne les comblait pas, il fallait bien que quelqu’un le fasse à sa place. Et ce quelqu’un était moi. En me quittant maintenant, il devrait la rejoindre et mettre de côté ses besoins d’homme. Ce qui était mauvais en soi, à force. « Tu croyais quoi ? Que je t’attendais ? Et bien, non. Sachant que ta chère petite amie dort à quelques chambres de là, je ne pensais pas que tu aurais assez de courage pour venir jusqu’à moi. » Comme si je m’attendais à le voir débarqué dans ma chambre, en pleine nuit, pour me faire l’amour. Il craignait Callie dans ces moments là, je le savais. Je m’étais fais à l’idée qu’il ne toucherait pas à mon corps pendant notre séjour sur l’île. Je m’étais visiblement trompée. Je retirais ensuite mon haut, pour lui offrir une vue sur ma poitrine généreuse. Elle lui faisait toujours de l’effet, je le savais. Je ne sais ce qui m’a prit d’agir ainsi après ce que nous venons de nous dire. Mais Kyle en fut plutôt heureux. Il me rejoignit aussitôt sur le lit, se mettant sur moi, effleurant mon corps avec son torse. Je frisonna, mon regard de braise dans le sien. J’étais impulsive et surprenante comme femme, je le savais, il avait du mal à prévoir ce que j’allais faire. J’aimais ça, cela me permettait de me sentir moins faible de céder ainsi à ses envies. Je me sentais dangereuse, et cette idée me plaisait. Je le laissais passer ses mains sur mon corps, sur ma poitrine, pour des caresses. Je le laissais m’embrasser, lui redonnant ainsi l’espoir que la soirée allait finir en corps à corps enflammés. Il se coucha ensuite à mes côtés, et me dit que j’avais envie de lui. Je le fusilla du regard. Il avait raison. Mais allais-je lui avouer aussi facilement ? Dans ces moments là, les mots ne comptent plus. Je me tourna vers lui, puis me mit assise à califourchon sur lui. Je fis des petits mouvements avec mon bassin, pour mieux le provoquer, et je descendais mon visage vers son torse pour jouer avec ma langue. J’arrêta aussi soudainement que j’avais commencé, pour plonger mon regard dans le sien. « Je ne m’attendais pas à te voir, c’est vrai, mais maintenant que tu es là… » Autant en profiter, me dis-je intérieurement. J'étais faible.

« Tu croyais quoi ? Que je t’attendais ? Et bien, non. Sachant que ta chère petite amie dort à quelques chambres de là, je ne pensais pas que tu aurais assez de courage pour venir jusqu’à moi. » Je restai planté là, ne sachant quoi répondre. Elle ne m’attendait pas. J’étais au fond déçu de cette réponse. J’avais espéré avoir le droit à quelque une de ses pensées mais ce n’était apparemment pas le cas. « Tu étais occupé avec William sans doute. » Un élan de jalousie venait de s’immiscer en moi. Je n’arrivai pas à me faire à l’idée qu’un autre pouvait poser ses mains sur elle. Je revendiquais notre relation libre, essentiellement basé sur le sexe mais j’étais quand même jaloux des autres hommes qu’elle voyait et avec lesquelles, elle se laissait aller. Je voulais être son seul amant mais je refusais d’être son homme. Je me compliquai bien la vie. « Ce n’est pas du courage ! » Je soupirai. « Tu me manquais. » avouai-je, marquant la fin de mes mots par un long silence. Je m’étais au moins avouer une chose, c’est que j’étais accro à Lexie. Je ne pouvais pas le nier. J’avais donc décidé de ne pas lutter contre mes envies d’elle et mes pulsions d’hommes. Je jouais à un jeu dangereux mais Callie était une fille naïve et je savais bien qu’elle ne se doutait de rien. Parfois seul, j’avais du mal avec mes propres démons, a les expliqué, a les comprendre mais en présence de Lexie, j’étais un autre homme. J’oubliai Callie pour ne penser qu’à mon amante. Elle avait tous mon esprit, comme si elle me possédait intérieurement. C’était pour cette raison que je refusais de parler de Callie. Je ne pensais pas à elle. J’étais comme dans une réalité parallèle où je pouvais à mon aise, me laisser aller aux ébats avec Lexie. J’aimais cette réalité.

Je la rejoignis ensuite sur le lit et mes caresses eurent l’effet escompté. J’adorais la sentir frémir puisque cela signifiait que je lui faisais de l’effet. Puis, elle me fusilla du regard. Elle ne voulait pas entendre la vérité mais je n’étais pas décidé à laisser tomber. Elle ne me laissa pourtant pas le temps de répliquer. Elle monta sur moi, à califourchon. Instinctivement, mes mains se posèrent sur ses hanches. J’avais ce besoin de l’agripper, de l’approcher de moi, de la tenir pour ne pas qu’elle m’échappe. Elle se mit alors à bouger son bassin, dans de petit mouvement délicieux. Ce frottement réveilla aussitôt mon entre jambe. J’avais tellement envie d’elle qu’il ne fallait pas grand-chose pour éveiller ma virilité. Puis, tout en continuait ces mouvements, sa langue se fraya un chemin sur mon torse. Je fermai les yeux, appréciant l’humidité de sa langue sur ma peau. Elle prenait les commandes. C’était une partie d’elle que j’adorais. J’étais prêt à me laisser aller mais elle s’arrêta net, rompant le contact de sa bouche sur ma peau, comme le frottement de son bassin sur mon entre jambe, pour parler. Un sourire inonda mon visage lorsqu’enfin, elle se décida à se livrer à moi.

Je déposai un baiser fiévreux sur sa bouche. C’était tous ce que je voulais lui répondre. Puis, mes lèvres descendirent dans son cou, où ma langue caressa sa peau. D’une main je l’approchai un peu plus de moi. Mon corps se colla au sien. Je profitai de se contact pour passer ma main dans son dos et la descendre au creux de ses reins. J’effleurais sa peau doucement, je voulais qu’elle frémisse. Ma langue, elle, descendit encore un peu plus, pour venir passer sur le haut de sa poitrine.

De voir, et de sentir la jalousie prendre possession du corps de Kyle me fit sourire. C’était vrai, je ne l’attendais pas. Ou tout du moins, je ne pensais pas qu’il viendrait. Je le désirais, mais je n’y croyais plus. J’avais cessé d’y croire lorsque j’avais vu Kyle accompagné de Callie rentrer dans leur suite. L’apparence qu’ils donnaient était un couple amoureux, désireux d’avoir un enfant, et qui finirait sans doute par me marier. Mais je savais que ce n’était pas le cas. Que le bonheur qu’ils affichaient était faux. Qu’un jour où l’autre, Callie apprendrait la vérité, et tomberait dans un gouffre sans fond, une chute lente, et plus que douloureuse. Je ne la plaindrais pas, puisque j’aurai enfin Kyle à moi toute seule. C’était ce que j’aimais rêver. Un avenir commun entre mon amant et moi. Nous deux, amoureux plus qu’on ne l’a jamais été de toute notre vie, rendant jaloux le monde autour de nous. Et j’espérais fortement que ma déception ne sera pas trop grande, et la douleur, pas trop dure à supporter. Mais pour l’instant, la réalité était tout autre, et c’était Kyle le jaloux. « Ne sois pas si jaloux de lui, s’il te plaît. » lui répondis-je, un sourire amusé, un sourire presque sadique, qui montrait tout le plaisir que j’éprouvais de le voir dans cet état devant moi. Il me montrait que j’étais sa faiblesse, et qu’il tenait à moi. Il me laissait espérer plus, et pour ça, je le détestais autant qu’il devait me haïr lorsque William était avec moi. « C’était un manque, donc ? J’aurais souhaité que ce soit ma personne qui te manque, et non mon corps, mais je suppose qu’il ne faut pas que je sois trop difficile avec toi. » lâchai-je en réponse. Je ne savais plus quoi agir en sa compagnie. Je l’aimais tout autant que je le haïssais. Je le détestais de m’offrir que son corps, et non son cœur. Je le détestais d’en aimer une autre, ou tout du moins de faire semblant. Je le détestais de dormir avec elle, de l’embrasser tendrement, amoureusement, comme il me le ferait jamais. Je le détestais de me rendre si faible en sa présence. Je le détestais de m’avoir rendu dingue de lui. Je le détestais, mais putain, je l’aimais à en crever. Je l’aimais à en vouloir la destruction totale d’une pauvre innocente qui n’avait rien demandé à personne. Je l’aimais au point de le laisser me rendre visite de la sorte pour me faire l’amour sauvagement, avec passion alors que j’aurais du laisser la porte fermée sur lui. Je l’aimais au point de prendre les commandes de la situation, et réveiller sa virilité. Je le laissais me caresser, m’embrasser, et passer sa langue sur mon corps. J’étais toujours sur lui, me sentant supérieure, et reine de la situation. Mais je me laissai totalement aller. J’avais encore une fois céder à mon envie, plutôt qu’à ma raison, et comme à mon habitude, j’allais le regretter.