Someday you'll be mine [Callie & Sebastian]

[HJ : Je suis désolée, je crois que ça ne sera pas un record de longueur, loin de là ^^]

Sebastian avait passé deux premières journées plutôt éprouvantes. Dès le premier soir, il avait retrouvé sa partenaire à l'écran, Beverly Andrews, pour de torrides retrouvailles sur la plage, puis le lendemain, il avait cru revoir Julie en la personne de Charlie Taylor, une fille qui avait elle aussi gagné le concours. Cela faisait un peu trop d'émotions en trop peu de temps. Sans savoir pourquoi, Sebastian était persuadé que d'autres tuiles allaient encore lui tomber sur la tête, de jolies tuiles d'ailleurs. Il commençait à trouver étrange le fait de retrouver au même endroit deux personnes qui avaient une signification particulière pour lui, bien qu'il ne connaisse pas réellement Charlie. D'ailleurs, il en devenait légèrement parano, pensant qu'il était réellement étrange qu'elle ressemblât autant à Julie. Il finissait par croire qu'il était victime d'un coup monté de l'un de ses producteurs, ou quelque chose dans ce genre. Peut-être une folle avait-elle monté tout ce scénario pour le rendre dingue ? Effectivement, il exagérait probablement un peu, mais c'était vraiment étrange, pas vrai ?

Quoiqu'il en soit, il espérait profondément ne plus avoir de surprises de ce genre, parce qu'il n'était pas certain de survivre à ce mois de vacances à Hawaï. Hormis ces évènements plutôt forts en émotion, ses vacances gratuites se révélaient être le paradis sur terre. Il avait rapidement sympathisé avec un autre des gagnants, et les deux garçons passaient la plupart du temps ensemble. L'hôtel était réellement somptueux, même pour un habitué du luxe tel que Sebastian. L'environnement était splendide, chaleureux, la plage de sable fin et le lagon bleu stupéfiants. Tout était fait pour que son séjour reste inoubliable, et le jeune homme espérait effectivement qu'il le soit. La journée était déjà bien avancée, le jeune homme avait passé toute la matinée dans la salle de sport, en raison de la fraicheur - toute relative - du matin. Sebastian adorait faire du sport, cela lui permettait d'évacuer toute la tension accumulée tout en sculptant son corps d'apollon. Il avait dans l'idée de rejoindre son ami et de passer l'après-midi à la piscine, qui était somptueuse d'ailleurs. Cependant, à son plus grand désarroi, il restait introuvable, et pourtant Sebastian l'avait cherché un peu partout dans l'hôtel. Il devait sans doute être parti découvrir la ville. Cela condamnait donc le jeune homme à passer son après-midi seul, allongé sur un transat, faisant quelques aller-retours dans l'eau afin de se rafraîchir - et également de montrer à toutes les jeunes femmes présentes son corps d'athlète.

Cela faisait donc déjà près de deux heures qu'il passait son temps allongé sur l'un des nombreux transats, caché derrière ses lunettes de soleil à observer les allées et venues des touristes. Malheureusement, il ne trouvait personne d'intéressant, et commençait à songer sérieusement à rentrer dans sa chambre, bien qu'il n'ait pas grand chose de plus à y faire. Une jeune femme fit soudain son apparition. Elle avait un air étrangement familier mais Sebastian n'arrivait pas à remettre le doigt sur l'identité de la jolie brune. Elle semblait seule, ou en tout cas, personne ne l'accompagnait. Soudain, ça lui revint. Il l'avait rencontré quelques temps auparavant alors qu'il avait pris des vacances bien méritées. Il était alors dans un bar à profiter des cocktails lorsqu'il avait remarqué une jeune femme assise seule à une table. Elle avait un petit air blasé, ennuyé. Sebastian ne savait pas résister à l'appel d'une jolie fille, il s'était donc approché de la table avec un sourire craquant et l'avait abordée. Il n'avait jamais imaginé qu'elle lui résisterait et pourtant, toujours avec ce petit air blasé, mais néanmoins très cordialement, l'avait envoyer sur les roses. Sebastian n'avait pas l'habitude qu'on lui résiste, en général, les femmes étaient plutôt flattées qu'il les choisisse. Cela avait titillé son ego et le jeune homme s'était mis un point d'honneur à la faire succomber à son charme...en vain. Les soirs suivants n'avaient pas donné plus de résultat et le jeune homme ne l'avait jamais revue depuis. La seule chose qu'il savait d'elle était qu'elle s'appellait Callie -c'était bien la seule information qu'il avait réussi à lui tirer. Revoir la jeune femme ici le surprit énormément. Il n'était décidément pas au bout de ses surprises. Mais s'il n'avait pas réussi à l'avoir dans ce bar, il était bien décidé à la faire succomber à son charme ici.
Il décida d'aller lui parler. Après tout, ne rien faire n'allait sans doute pas l'aider à la séduire. Il s'approcha d'elle tout en tentant vainement de mettre ses muscles en avant -son corps faisait toujours son petit effet.

- Callie ? Je suis surpris de te revoir ici ! Tu te souviens de moi ?

Il décocha son sourire le plus charmeur devant la jeune femme.

Le premier jour de ces vacances franchement bizarres passé, Callie s'était sentie un peu moins traumatisée par le retour de William et moins agacée du comportement toujours aussi ridicule de Bonnie. Elle avait flâné sur l'île dans les coins les moins bourrés de touristes et réfléchi à la situation. Après tout ce n'était pas si dramatique. William était là, ok, c'était franchement perturbant. Le revoir avait simplement fait à nouveau resurgir leur rupture trop brutale de ses souvenirs les plus refoulés. Admettre qu'il avait encore une trop grande influence sur son moral et qu'elle n'avait absolument pas oublié le mal qu'il avait pu lui faire avait été douloureux. Mais Callie avait réussi à s'en sortir avec Kyle, ses sentiments pour lui était sincère et partagés avec aucun autre, et ce n'était sûrement pas William qui allait briser ça. Ils étaient là pour passer des vacances paradisiaques rien que tous les deux et elle ne laisserait pas William être l'ombre de ce tableau parfait. Troisième jour, Callie se sentait mieux, et même plutôt bien. Le coin était sympa bien que trop peuplé à son goût, et l'hôtel était définitivement le plus bel endroit où elle avait jamais passé de vacances. Kyle et elle avaient discuté de William le come-back et elle espérait qu'il avait compris qu'il était le seul qui comptait à ses yeux à présent, même s'il semblait être un peu perturbé par toute cette histoire. Il lui fallait certainement du temps. Peu importait, elle en avait beaucoup à lui offrir. Il s'offrait une sieste dans leur chambre quand Callie le quitta pour se rendre au bord de la piscine, simplement vêtue d'une chemise volée à son homme et d'un bas de maillot de bain révélant des jambes trop blanches, rendues encore plus claires par la crème protection ultra haute dont elle s'était tartinée. Par chance la piscine n'était pas trop envahie par les vacanciers qui devaient privilégier la plage et elle n'eut aucun mal à trouver un transat libre pour s'adonner à sa lecture. Elle venait tout juste de s'installer quand quelqu'un prononça son prénom. Une voix familière et pourtant elle était incapable de trouver le visage qui allait avec. Elle leva les yeux vers son interlocuteur qu'elle n'eut alors aucun mal à reconnaître. Super. Callie devait l'admettre, que Sebastian Wilson, bourreau des coeurs et vedette - ah, ah, ah - se souvienne d'elle et de son prénom la surprit. Pas forcément de façon agréable. Elle aurait préféré passer devant lui l'air de rien. Ces trois derniers jours n'avaient pas été de tout repos et n'étant pas franchement maso, elle aurait souhaité éviter une autre rencontre fâcheuse. Cet acteur de soap opera en faisait sans aucun doute partie. Lorsqu'ils s'étaient rencontrés, il n'était encore qu'un simple beau gosse à la recherche d'une proie pour flatter un peu plus son égo, et pas encore encerclé de groupies tout aussi ecervelées. Callie l'avait jugé sans difficulté et sans imaginer une seule seconde qu'elle se trompait à son sujet. Elle avait refusé d'être stupide une seconde fois en laissant un autre mec la considérer comme un challenge à accomplir et ensuite la jeter sans ménagement. William lui avait fait connaître ce type d'hommes, et Sebastian était arrivé juste après. Dommage pour lui. Son idée sur lui était toute faite : beau, riche, séducteur, et doté d'une débilité abyssale. Une année était passée et pourtant son opinion n'avait guère changer. Il lui arrivait de devoir se contenter du journal du métro lorsqu'elle était en panne de littérature et de lire les frasques du jeune acteur au sujet des dernières filles qui avaient pu se laisser avoir. Parfois elle avait l'impression d'être la seule fille au monde à avoir un minimum de fierté. Sa réputation était simple : il enchaînait les courtes relations, élevait un peu plus son égo, et rabaissait par la même occasion des centaines de jeunes naïves aspirant à un peu de gloire. Non, son opinion sur lui était loin de s'être améliorée. Il était tout aussi nuisible que William pouvait l'être. Sebastian avait juste l'art de la manipulation et l'intelligence - Bordel, est-ce qu'on pouvait vraiment parler d'intelligence ? - en moins. Ca ne le rendait pas plus sympathique pour autant. Malgré tout, comparé à la tête antipathique de William et son corps poilu et bedonnant, voir Sebastian était presque extatique. C'était de loin la rencontre la plus agréable. Il avait beau être forcément stupide, il avait néanmoins un visage sympathique. Qui cachait certainement tout le fond de sa personnalité. Callie était réticente à l'idée de lui adresser la parole et espérait que cette conversation allait vite prendre fin. Mais vu l'obstination avec laquelle il avait tenté de faire sa connaissance, elle doutait de ses chances de s'en sortir. Repenser à ces soirées à le remballer lui arracha tout de même un faible sourire. Il avait beau être détestable, Sebastian avait un côté...amusant. Mais qu'il ne s'imagine pas avoir une chance pour autant, lui accorder un peu de temps pendant ces vacances ne l'intéressait pas le moins du monde. N'avait-il pas plein de fans juvéniles pour le satisfaire ? Il était beau, c'était indéniable, des tas de filles devaient s'en contenter et les regards posés sur lui autour de la piscine le prouvaient. Alors pourquoi s'obstinait-il à lui adresser la parole ? Callie aurait adoré se contenter de le fixer droit dans les yeux d'un air indifférent pour lui montrer qu'elle en avait rien à faire, mais d'abord un sourire lui avait échappé. Maintenant elle avait involontairement détaillé le torse du jeune homme d'un regard furtif avant de se ressaisir. Elle se détestait d'être une fille sensible à ce genre de choses, parfois.

- Comment pourrais-je t'oublier ?

Non, elle ne faisait pas référence au physique avantageux de Sebastian qui aurait pu rester à jamais graver dans son esprit en tant que fantasme, ce qu'il devait probablement s'imaginer vu sa haute confiance en lui. Kyle était bien mieux bâti, et il avait l'intelligence en plus, ce qui le rendait encore plus sexy - la chaleur faisait définitivement ressortir ses oestrogènes. Callie n'était pas obsédée par le physique du sexe opposé et William et sa tête de porc en était certainement la preuve. Elle espérait donc que Sebastian aurait un soupçon d'intelligence ou un élan de lucidité qui lui permettrait de comprendre qu'elle sous-entendait simplement que les soirées qu'il avait occupé à la coller avaient été définitivement gâchées par sa simple présence. Autant l'éclairer, au cas où elle surestimait ses capacités intellectuelles.

- Tu es presque en tête de liste des personnes que j'aurais souhaité ne jamais revoir. Je suis surprise aussi cela dit, mais pas aussi agréablement que toi visiblement. Tu m'excuseras, j'ai pas beaucoup de temps à t'accorder, mon copain devrait bientôt me rejoindre.

Oui, c'était puéril. Callie n'avait pas pu utiliser cet argument de choc à l'époque où Sebastian l'avait abordé pour la première fois. Mais maintenant qu'elle était officiellement casée et vivait même avec Kyle, Sebastian réaliserait peut-être qu'il perdait son temps et occupait un peu trop le sien par la même occasion.

Depuis que Sebastian était devenu l'acteur principal d'une sitcom à succès, inutile de dire qu'il figurait en haut de la liste des sex-symbols hollywoodiens, juste derrière Brad Pitt, mais bien avant George Clooney, ce qui était on ne peut plus flatteur. Sa vie avait radicalement changé, et il était passé d'une maison sur les hauteurs de Hollywood, à un somptueux duplex en plein coeur de Los Angeles, d'une superficie de 230 m². Effectivement il ne manquait pas d'espace et se sentait parfois un peu seul dans ce logement. Néanmoins, le plus gros avantage de son statut de star consistait en des centaines de fammes (mélange de fan & femmes), qui ne pouvaient s'empêcher de le suivre dans tous ses déplacements. C'était clairement flatteur, de voir des groupies faire des heures de queue pour un simple autographe ou une simple photo. Son ego avait triplé de volume et il était devenu un Dom Juan des temps modernes : il faisait son marché, au milieu de toutes ces jolies filles. Bien sûr, il avait quand même des préférences, il ne supportait pas celles qui se jetaient à son cou, et qui auraient accepté tout & n'importe quoi s'il le leur avait ordonné. Non, en général, il adorait voir des femmes qui prétendaient lui résister -et qui lui résistaient pendant...2 jours- avant de s'abandonner dans ses bras musclés. Bien sur, son comportement était franchement nul, lui-même le savait, mais il ne pouvait s'en empêcher, c'était son petit rituel.

Bien sur, il avait du revoir son scénario lorsqu'il s'était retrouvé en face de Callie. Il n'avait pas l'habitude d'être repoussé plus d'un soir. Il avait pensé qu'elle serait une de plus, elle résiste un peu, histoire de ne pas être considérée comme une fille facile, puis elle craque, passe une nuit endiablé dans le duplex de Sebastian avant d'être congédiée de manière plutôt abrupte le lendemain matin. Mais évidemment, les choses ne s'étaient pas passé comme prévues. Sebastian avait passé toute la semaine à essayer de la séduire, mais en vain, Callie avait résisté, et même mieux, semblait franchement agacée de voir le jeune homme continuer malgré ses protestations. Son égo en avait pris un sacré coup. Il s'était fait la promesse solennelle que s'il la retrouvait, il la séduirait coute que coute. Son voeu semblait sur le point d'être exaucé. Il fallait reconnaître que Callie avait un charme atypique. Elle était bien loin des canons de beauté habituels : une peau diaphane, un corps loin d'être voluptueux, peu de maquillage; bref, elle ne correspondait à aucune femme qu'il avait déjà séduite et l'ajouter à son tableau de chasse serait une grande fierté.

- Comment pourrais-je t'oublier ?

Sebastian reprit de son assurance légendaire. Bien, bon point, elle se souvenait de lui. Et mieux encore, il semblait avoir clairement marqué son esprit. Cela remit d'aplomb son égo déjà surdimensionné. L'avoir serait définitivement un jeu d'enfant.

- Tu es presque en tête de liste des personnes que j'aurais souhaité ne jamais revoir. Je suis surprise aussi cela dit, mais pas aussi agréablement que toi visiblement. Tu m'excuseras, j'ai pas beaucoup de temps à t'accorder, mon copain devait bientôt me rejoindre.

Oui, là, il était sur que sa fierté venait d'en prendre un sacré coup. Lui qui s'attendait à une réponse proche de la déclaration d'amour, elle venait clairement de lui faire comprendre qu'elle ne comptait pas perdre de temps avec lui. Elle était sacrément coriace ! Mais tant mieux, Sebastian adorait les défis, et savourerait encore plus sa victoire. Il se sentait un peu comme le légendaire Vicomte de Valmont, et Callie serait sa Mme de Tourvel et sa plus belle récompense !
Pour le moment, il était encore loin du compte et un nouveau facteur entrait en jeu : le sus-dit "copain" sur lequel Callie avait bien insisté. Oui, forcément, ça compliquait quelque peu les choses, mais rien d'impossible. Quelles étaient les probabilités que son copain soit beau, bien foutu et séduisant comme lui ? Proches de zéro.
Néanmoins, il lui était urgent de trouver une bonne réplique, parce qu'il ne pouvait tolérer qu'une fille qu'il cherchait à séduire puisse l'envoyer sur les roses ainsi.

- Ton copain ? Tu es en train de me faire passer un message je suppose ? Qu'est-ce que tu vas t'imaginer, que je viens te draguer ? Rassure-toi, c'était de la simple politesse, je te connais, tu es seule, je viens te parler. Rien de plus, rien de moins. Donc pas besoin de sortir les griffes aussi vite. Ton copain peut te garder, tu ne m'intéresses absolument pas de ce point de vue là.

Et toc ! Pour qui se prenait-elle, Blanche Neige ?!

[Tu me pardonneras, c'est vraiment nul et n'importe quoi, je m'en veux, PARDOOOON.]

Et dire que Callie était enfin de bonne humeur. Sebastian venait carrément de la remettre en place et le pire dans tout ça était qu'il avait entièrement raison. Elle avait mentionné Kyle uniquement pour le faire fuir, parce qu'elle était certaine qu'il tenterait une nouvelle proche malgré le temps qui s'était écoulé depuis qu'elle l'avait rembarré, et ce à plusieurs reprises. Ce genre de certitudes quant à sa capacité à plaire relevait davantage de la deuxième Davis. Callie ne s'était jamais sentie prétentieuse, sûre d'elle, égocentrique et toutes ces jolies choses, mais là, Sebastian venait de blesser son égo en lui annonçant qu'il lui adressait la parole sans l'intention de la draguer. Elle s'était trompée et avait imaginé qu'il avait encore pour objectif de la mettre dans son lit. Ses lunettes de soleil et son apparente indifférence travaillée au long des années au fur et à mesure que Bonnie lui lançait des remarques blessantes lui permirent de ne pas montrer la presque honte qu'elle ressentait à ce moment présent. 15-0. Sebastian avait réussi à la déstabiliser en un temps record et à la faire passer pour une conne. Ajouter à cela un ton froid de la part de Sebastian et vous obtiendrez une Callie fortement agacée, et désormais dépourvue de sa bonne humeur toute neuve. Et le pire dans tout ça était qu'elle ne pouvait même pas râler après sa façon de s'adresser à elle puisqu'elle avait lancé les hostilités alors qu'il venait lui parler gentiment et sans arrière pensée. Elle était la méchante. Mais il était hors de question qu'il ne s'imagine plus longtemps qu'il avait raison, même si c'était le cas. Question de fierté. Il serait le prétentieux - après tout, c'était sa nature - qui se trompait en pensant avec un égo beaucoup trop surdimensioné qu'elle s'imaginait que ses intentions étaient autres. Difficile à comprendre. Il était le plus stupide et égocentrique d'eux deux, c'était un fait, alors autant qu'il le reste. Il ne lui fallut que quelques secondes pour se remettre et trouver un moyen d'inverser à nouveau les rôles et s'exprimer du ton le plus froid.

- Non, on ne se connait pas, et j'aurais préféré que tu gardes ta politesse et ta subite envie de discuter pour quelqu'un d'autre. Je t'annonçais juste que je ne pouvais pas me permettre de perdre du temps avec toi. Est-ce que tu t'imagines que je m'imagine que le grand Sebastian Wilson me veut ? On est entièrement sur la même longueur d'onde sur ce point alors. Je ne te demanderais pas de "quel point de vue" je t'intéresse, donc tu peux peut-être disposer maintenant, non ? Et je sors pas mes griffes, je suis juste honnête puisqu'en ce qui me concerne, tu ne m'intéresses sur aucun point, et je suis sûre qu'une des filles présentes sera ravie de t'écouter étaler tes prouesses.

Bon, ok, en fait Callie mourrait d'envie de savoir ce qui l'intéressait pour qu'il vienne lui parler. Sebastian n'était qu'un de ces salauds coureurs de jupons et prêts à tout pour arriver à leurs fins. Néanmoins elle était certaine qu'il séduisait toutes ses conquêtes sans aucune subtilité et que son physique et le manque d'intelligence de ses proies faisaient le reste. Elle l'avait déjà envoyé sur les roses ainsi, et pourtant il avait persisté, sans jamais se départir de son plus beau sourire. La célébrité lui avait probablement offert de nombreuses possibilités en terme de plans culs et il jugeait certainement inutile de perdre son temps à tenter de la convaincre, puisque son sourire était définitivement parti. Il disait donc vrai, ses intentions étaient toute autre. A moins qu'elle ne l'ait simplement blessé dans sa fierté et qu'il agissait comme elle, en prétendant le contraire, comme elle venait de le faire. Bordel, il lui avait fallu beaucoup de temps pour parvenir à cet élan de lucidité et Callie ne put contenir un deuxième sourire. Même si cette fois elle doutait que cet excès d'assurance fût justifié. Au fait, pourquoi perdait-elle son temps à réfléchir au fonctionnement du cerveau d'un serial-fuckeur qui la rendait un peu trop sûre d'elle alors qu'elle ne trouverait rien ? Sur cette réflexion, Callie prit la décision d'ignorer définitivement cette starlette et de poser à nouveau les yeux sur son bouquin.

Callie était décidément le genre de filles que Sebastian adorait. Innaccessible, mystérieuse, arrogante. Elle semblait déterminée à faire semblant qu'il n'existait pas. Cela ne fit que renforcer son envie de la séduire. Il s'était mis en tête coute que coute de la faire craquer, et rares étaient les femmes lui résistant. Il pensait avoir réussi à lui rabattre le caquet, bien qu'elle eût gardé ses lunettes de soleil. Son air indifférent ne trompait personne, encore moins le jeune homme, qui avait vu des dizaines de femmes dans son genre. Elles adoraient feindre l'indifférence, l'air blasé, mais néanmoins assuré. Et Sebastian, d'aussi loin qu'il se souvienne, avait toujours réussi à les faire craquer. Il ne voyait pas pour quelles raisons cela ne marcherait pas avec Callie.
Il semblait qu'il se fût trompé en pensant avoir fait taire la jeune femme. Elle lui répondit d'un ton froid et condescendant.

- Non, on ne se connait pas, et j'aurais préféré que tu gardes ta politesse et ta subite envie de discuter pour quelqu'un d'autre. Je t'annonçais juste que je ne pouvais pas me permettre de perdre du temps avec toi. Est-ce que tu t'imagines que je m'imagine que le grand Sebastian Wilson me veut ? On est entièrement sur la même longueur d'onde sur ce point alors. Je ne te demanderais pas de "quel point de vue" je t'intéresse, donc tu peux peut-être disposer maintenant, non ? Et je sors pas mes griffes, je suis juste honnête puisqu'en ce qui me concerne, tu ne m'intéresses sur aucun point, et je suis sûre qu'une des filles présentes sera ravie de t'écouter étaler tes prouesses.

Ca, c'est fait. C'était lui qui venait de se faire court-cuircuiter, et brillamment à vrai dire. On aurait cru assister à un match de tennis, chacun se renvoyant la balle avec plus d'acidité que le précédent. Mais Sebastian Wilson n'était pas un loser, et ne se laisserait pas marcher sur les pieds par cette fille, aussi mignonne soit-elle. Il lui fallait trouver quelque chose, autrement sa fierté en prendrait un sacré coup. Callie semblait de nouveau plongée dans son livre. Il aurait pu partir, mais cela aurait voulu dire qu'il admettait la victoire de la brunette. Et ce n'était définitivement pas possible. Comme ça elle ne pouvait pas se permettre de perdre du temps avec lui ? Comme s'il était une perte de temps. Des milliers de femmes se seraient damnées pour avoir cette chance et elle s'en moquait.

- Mais dis-moi, on s'est levée du pied gauche ce matin ? Et arrête avec tes préjugés stupides. Qu'est-ce que tu crois, que je suis qu'un vulgaire acteur de série B, obnubilé par lui-même et le nombre de ses conquêtes ? Tu penses vraiment que forcément, si je ne suis qu'un stupide acteur, je viens te parler uniquement dans le but d'essayer de te mettre dans mon lit ? Et bien désolé de te le dire, Cruella, ce n'est pas mon genre. En fait, on est d'accord sur une chose, tu ne m'intéresses en aucun point. Mais là où tu te trompes, c'est que je me fiche d'étaler mes exploits à des filles. D'ailleurs quels exploits ? Mais qu'est-ce qui t'es arrivé, tu t'es faite avoir par un Dom Juan alors maintenant tu appliques ton échec sentimental sur tous ceux qui viennent être gentil avec toi ? Tu sais quoi, je vais te laisser alors, puisque j'ai l'air de TELLEMENT te déranger, ça serait dommage que je te fasse perdre ton "précieux" temps. Sur ce.

Ok, Sebastian y avait été un peu fort, surtout concernant l'échec sentimental de Callie. Il avait eu le sentiment qu'il s'agissait de ça, mais après tout, il ne la connaissait pas, il ne savait rien de sa vie, de son passé, il n'avait pas à juger de sa vie. Mais elle l'avait réellement cherché, il n'était pas du genre à se laisser faire. Elle avait décidé de l'ignorer royalement ? Très bien, il en ferait de même, il n'avait pas de temps à perdre avec une fille arrogante, méprisante, condescendante dans son genre. Il lui lança le regard le plus glacial dont il était capable avant de tourner les talons pour retourner s'allonger sur son transat. Elle resta immobile à sa place. Sebastian se remit à contempler les allées et venues des touristes à la piscine.

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