Zach' Wildon -

Zachary est une idole, de celles que l'on ne peut manquer, de celle que l'on ne peut oublier. Où qu'il aille, quoi qu'il fasse, il sera remarqué, observé, désiré. Sa présence est toujours recherchée car il est un symbole. Le symbole de Los Angeles, et de la décadence affichée et affirmée. Dans la rue, les regards se tournent sur son passage, dans les soirées son arrivée est attendue, dans les commerces, son passage est béni et signe de profits futurs. Zachary est tout à Los Angeles, il représente le paroxysme de la jeunesse dorée, de ses excès, de sa luxure affichée, de ses éclats si peu dissimulés, de son je-m’en-foutisme exacerbé. Cette immense vague, cette idolâtrie, exagérée et puérile, n’est pourtant pas le fait du jeune homme. Nonchalant à ce que cela en devienne improbable, il se contente de mettre ses lunettes de soleil et d’ignorer les vagues qu’il déclenche si bien. D’une expression du visage neutre, il accélère son pas, et snobe tout bonnement ses groupies. Et si Zachary passe parfois pour un personnage hautain, supérieur et narcissique, cela est bien éloigné de la vérité. Zachary est simplement indifférent. Indifférent à ce qui l’entoure, indifférent aux réactions ridicules qu’il fait naître inconsciemment. Exceptionnellement détaché, il se contrefout de tout. Des personnes, des objets, des sentiments, des actes, des conséquences… de tout. Tout. Rien n’a d’importance pour ce ténébreux garçon peu loquace et plutôt cynique. Les choses l’ennuient parfois, mais la plupart du temps, il se contente de les ignorer. L’ignorance est son arme ultime ; celle qui marche à tous les coups. Plutôt faible et lâche, il prend toujours le parti d’occulter les ennuis que lui-même créé parfois. Agissant ainsi, il sait que le parti adverse finira par abandonner et s’en ira simplement – évitant des scandales dont il se passerait grandement. Il laisse donc la plupart du temps la vie suivre son cours sans chercher à le changer : il laisse les autres décider pour lui, et évite ainsi de prendre des responsabilités, ce qu’il fuit plus que tout. Et si Zachary est aussi indifférent à sa condition et à l’aura incroyable qui l’entoure c’est bien parce qu’il ne l’a jamais recherché. Il est né ainsi, et n’a rien fait d’autre qu’être tel qu’il était. Il ne s’est jamais donné un genre, n’a jamais joué un personnage pour plaire. Mais n’a-t-il jamais réellement joué un personnage ? Son apparence d’indolence inacceptable et de détachement n’est-elle pas qu’une image, qu’une protection qu’il s’est imposé face au monde ? N’y a-t-il pas, derrière cette image lisse, un garçon différent, un garçon plus « vivant » ? Personne n’a de réponse à cette question, et peut-être que Zachary lui-même n’en a pas. Ainsi, Zachary est né dans l’opulence, dans l’abondance de futilités, et y a toujours été habitué. La célébrité acquise lui vint en premier lieu de sa mère, une animatrice au sommet de sa gloire, avant d’acquérir la sienne propre – contre sa volonté même. Mais son argent, son immense fortune familiale, lui vient de son père qui est à la tête d’un empire financier international. Il suit d’ailleurs des études d’économie afin de succéder à son père. Il n’a jamais réellement réfléchi à l’idée que cela pourrait être l’ambition de son père justement et non pas la sienne, qu’il aurait peut-être d’autres projets que de succéder à son père… Enfin, il préfère ne pas y penser et profiter tant qu’il en est encore tant de sa jeunesse et de sa liberté. Car profiter de l’instant présent est le leitmotiv de Zachary. Et il en oublie bien souvent les conséquences comme le montre son comportement au mariage de son meilleur ami. Quelques années plus tôt, Zachary était témoin de son meilleur ami du moment – il n’a jamais été très constant, même en amitié, Daniel Coleman. Celui-ci allait épouser une délicieuse jeune femme du nom de Peaches Nicols. Dès le premier regard, cependant, elle avait tapé dans l’œil du splendide Zachary. Il garda un œil sur elle, jusqu’au moment où il comprit qu’elle était seule, dans une salle attenante à celle de la cérémonie. Il entra alors discrètement dans cette même pièce, et se retrouva face à la belle, à la sublime Peaches. Il s’avança jusqu’à être à sa hauteur, et sans aucune parole, il la poussa contre le mur et commença à l’embrasse avec fougue. Malheureusement pour eux, ils furent surpris, et Zachary perdit ce jour-là son meilleur ami momentané, mais reçut en échange une gifle de la futur mariée, et un coup de poing de son ancien ami. Ah, et, une séparation prolongée avec la seule femme qu’il ai aimé de toute son existence. Jack. Zachary n’est pas de ces amoureux transis, qui voit en l’autre tout, l’amour, et le soleil, le printemps et les fleurs naissantes. Il n’a pas cette notion magique de l’amour, pourtant, il sait qu’il aime Jack. Elle représente ce qu’il est lui-même, et un lien unique les lie. Il n’a jamais su rencontrer une femme pareille. Il n’a jamais su trouver une telle alchimie avec qui que ce soit d’autre. Zachary a toujours vaqué seul, étant un solitaire dans l’âme. Il a vaqué de soirée en soirée, de dîner en dîner, de voyage en voyage… Mais au début comme à la fin, il finissait seul. Le soir où il connut Jack ne fut pas différent. Il était dans une soirée semblable à toutes les autres, et embrassait une fille semblable à toutes les autres. Ainsi croyait-il. Pourtant, il la revit le lendemain, poussé par une envie inexpliquée, et le surlendemain encore… Trois ans plus tard, il la voit toujours, et l’aime toujours autant. Si cela a été rendu possible, l’inconstant Zachary dans une relation longue, c’est bien grâce à la jeune femme. Et son caractère de feu. En effet, c’est cela même une des choses qui rendent Jack si attrayante aux yeux de Zachary. Elle possède un certain don pour mettre du piment dans leur couple, faisant succéder scandales aux réconciliations brûlantes. Et quelque part, ses liaisons sont entretenues par le fait qu’il sait quelle sera la réaction de Jack, et combien il a toujours aimé les hauts et les bas de leur relation passionnée. Il est lui-même passionné par elle, et par leur couple, tout comme les tabloïds et l’intégralité de Los Angeles. Chacun suit les bonds et rebonds du couple star, mais encore une fois, Zachary les ignore. Il ne cherche même pas à lire discrètement ce qu’ils disent d’eux : il sait parfaitement qui ils sont, et des pseudos journalistes n’y verront pas plus clair que lui, cela est certain. Pourtant, sans le vouloir, c’est Zachary lui-même qui alimente les journaux à scandales : ses liaisons répétitives si mal –ou si peu ?- dissimulées aux yeux des autres sont du pain bénit pour ces feuilles de choux. Mais Zachary ne se rend pas compte de son impact, toutefois, il se rend bien compte qu’il pourrait perdre Jack a force d’écarts… Qu’elle pourrait finir par refuser de lui pardonner, et qu’un matin, elle ne crierait pas, elle ne crierait plus, et s’en irait simplement. Cette idée l’angoisse, même s’il ne la partage avec personne, et la relègue souvent au fin fond de son esprit : il verra plus tard. C’est-à-dire quand cela sera arrivé. Car c’est comme ça qu’il fonctionne. Il n’anticipe pas les futures conséquences de ses actes. Jamais. II avise une fois que cela est arrivé, et bien souvent, il ne fait – au final – rien, il attend simplement que la crise soit passé en se demandant bien pourquoi tout le monde se déchaîne toujours sur lui. Eternelle victime, lui ? Si peu. Pourtant, Zachary est une image, un produit vendeur, une simple marchandise du peuple. Chosifier à l’extrême, par tous, et partout. Tout autant que Jack, tout autant que leur couple. Mais cela ne semble pas encore les toucher, mais pour combien de temps ? Quel vautour saura trouver les mots pour les toucher, pour qu'ils se remettent en cause ? Car le pouvoir des mots est très fort, parfois trop.

II. Hors-Jeu

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