Méprise et talons aiguilles |Cassy|

Invité

Je n’ai jamais souhaité quitte Philadelphie. Je n’ai jamais souhaité rejoindre cette île dites « paradisiaque » par toutes ses pauvres gens manipulées. Je voulais rester chez moi et surtout, ne rien changer à mes habitudes : Rencontrer mes virtuoses le jour, charmer les touristes la nuit, attendre le vendredi soir avec impatience pour retrouver Rose et notre rituel. Comme ces soirées vont me manquer, comme je les regretterai une fois ce cauchemar terminé. Confortablement installé dans l’avion, j’observe le monde autour et bien entendu, mon regard assombri de tristesse s’arrête sur le minois ensoleillé de ma bien-aimée. Elle sourit, elle brille…quand moi je crève de douleur d’être réduit à manipuler, mentir et trahir… Me manipuler, me mentir et me trahir.

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Nous sommes arrivés à l’hôtel. A peine ai-je pénétré le grand hall que je dépose ma valise. Elle me semble tellement plus lourde qu’à mon départ. Se pourrait-il que le poids de ma culpabilité se transpose dans tout ce que je porte ? Mes blanches converses pesaient une tonne à mes pieds, j’ai chaud, je suis épuisé et j’avoue, ce n’est que vaguement que je compris qu’il serait organisé une fête d’inauguration en l’honneur de ces pauvres hypocrites et leurs malheureuses victimes. Je soupire, souhaitant une douche plus que tout au monde. D’un regard suppliant, je comprends que Rose souhait rejoindre les convives du soir et je dodeline de la tête, lui sourit et m’empare enfin de cette carte magnétique qui m’emmènerait dans ma chambre.

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Las et éreinté, je m’allonge dans le lit aux senteurs de lavandes. Si mon rôle en ces lieux n’étaient pas si écoeurants, je pourrais être heureux d’être ici. Le soleil, le décor, tout est tellement parfait. Intéressé, je feuillette les brochures de l’hôtel, dégouté qu’un canton si parfait abrite tant de mauvaise chose. Frustré, je me lève enfin pour rejoindre la salle de bain grand luxe ou m’attend l’eau chaude et régénerante d’une baignoire bien remplie.

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Je crois que je me suis endormi. L’eau froide m’extirpe de ma léthargie et en quittant mon bain, un frisson me parcoure. Ce changement de température est trop radical et j’enfile le peignoir de bain quand je me dirige enfin vers ma valise si lourde, si pesante et si encombrante que je peinai à la déposer sur mon lit. Je réfléchissais déjà à ce que je porterais pour la soirée. C’était dans quelques heures. D’un geste sec, je tire la fermeture éclair et je rabats le couvercle solide de mon bagage et je comprends. Il n’était pas lourd de culpabilité mais bien lourd de chaussure à talons aiguille, de maillots en profusion, de vêtements de femme qui, jusqu’ à preuve du contraire, ne sont pas à moi.

A qui est cette valise ? On nous les a distribué à l’hôtel, quand nous sommes arrivés. Ce bagage est identique au mien mais il n’est pas à moi…Pestant, j’enfile ces vêtements migrateurs qui voyagèrent avec moi pour rejoindre la réception. Bon Dieu. Je regrette la fraîcheur d’apparats propres. Quatre à quatre, je descends le long escalier, frappant sur la clochette de la réception pour réclamer courtoisement une explication. Accoudé au comptoir, j’attends patiemment qu’arrive l’homme qui m’expliquera les raisons de cette méprise :

« Excusez-moi ….excusez-moi… » lançais-je en hélant le réceptionniste.

En vain. Il ne répondait pas.

Cassy soupira en constatant les dégâts. Un short, des caleçons, de la crème solaire avec un indice de protection surélevée. Elle crut rêver en apercevant tout ce bazar mal rangé au dessus des autres vêtements. Non, décidément, cette valise n’était pas la sienne. Il fallait toujours que ce genre de mésaventure lui arrive à elle, ça en devenait presque lassant. Certes, elle n’avait pas fait attention au fait que la valise pesait moins lourd depuis leurs arrivé, certes, elle aurait dut voir l’affreux petit autocollant orange qu’il y avait sur le coté du bagage mais quand même ! Le sort s’acharnait sur elle, elle en était persuadée. Cassy soupira en appelant Dave à la rescousse mais elle fut déçue lorsqu’il lui avoua ne pas avoir vu sa valise lorsqu’elle avait récupéré celle-ci par inadvertance. Cassy, poussa un second long soupire en enlevant ses lunettes de soleil qui lui servait de serre-tête. Et voila, elle était perdue. Elle n’avait envie que d’une chose, prendre son bikini et bronzer devant la piscine avec un bouquin ou n’importe quel magazine. Mais comme d’habitude, elle allait devoir réparer ses bêtises. Parce que oui, Cassy était une maladroite de naissance et il ne se passait pas un jour sans qu’elle fasse une gaffe. Une gaffe plus ou moins grosse bien sur. Perdre une fillette de 7 ans dans un parc s’attraction, ça c’était grave, mettre le feu a une cuisine, ça l’était moins. Quoi que. Cassy referma la valise d’un coup sec et la fit tomber sur le sol, évidemment sans le faire exprès.

Oh non, oh non ! Pitié mon dieu, faite que je n’ai rien cassé… Elle s’accroupit pour tout remettre en ordre et elle n’avait rien cassé de bien précieux. Enfin, rien à part le capuchon de la crème solaire. Le résultat était beau, que dis-je ? Grandiose ! …Eh m*rde. J’en étais sure, j’en étais sure, j’en étais sure, il fallait que ça arrive !

Cassy remit tous les vêtements dans la valise comme si de rien n’était mais le résultat était bien là. La crème, les vêtements dans un foutoir pire que celui qu’elle avait trouvé en ouvrant le bagage. La catastrophe quoi ! Cassy regarda le meli-melo en priant intérieurement pour que la personne qui avait perdu ses affaires ne se rende compte de rien. Bien sur pour ça, il aurait fallut qu’elle soit aveugle mais qu’importe. Elle arrangea bêtement le col d’une chemise –comme si ce petit détail lui serrait d’une grande aide- et ferma la valise pour de bon cette fois ci, en évitant de la casser parce que bon, une fois ça suffit bien. Elle sortit de la magnifique suite qu’elle partageait avec Dave en laissant ce dernier se doucher. Son fiancé avait eut la chance d’avoir un bagage immonde et donc, unique. Un vieux sac pourris qu’elle enviait soudain. Elle descendit par l’ascenseur et s’amusa avec les boutons comme une enfant. Il allait s’arrêter à tous les étages par sa faute.

Enfin dans le hall, elle eut l’impression d’avoir parcouru trois kilomètres. Cet hôtel en plus d’être magnifique était gigantesque et elle avait presque peur de s’y perdre. Presque. Elle se dirigea vers la réception et elle vit un homme, déjà en train d’attendre. A ses pieds, elle crut voir comme un ange tombé du ciel son bagage. Et elle ne rêvait pas, il s’agissait bien du précieux dans lequel il y avait tous ses vêtements, ses chaussure et autre truc de filles dont elle ne pouvait se séparer. Cassy n’était pas de ces filles superficielles qui ont besoin de tous leur matériel de guerre a chaque sortie pour se repoudrer le nez toute les dix minutes trente ou se regarder dans un miroir tout le temps. Loin loin loin loin de là ! Disons plutôt qu’elle aimait prendre soin d’elle et que plaire à son fiancé, c’était sa priorité. Du moment qu’elle se sentait bien dans sa peau, elle ne voyait pas l’utilité de se maquillé ou plutôt se peindre le visage parce qu’a voir d’autres jeune femme, c’était les termes qu’il fallait employer. Cassy ne perdit pas une seconde et elle accéléra pour arriver près de l’homme qui devait être son ange gardien ou un truc du genre. Enfin, un truc du genre ? Pas tellement puisqu’il était juste le propriétaire du bagage qu’elle traînait derrière elle. Elle arriva à sa hauteur et un grand sourire se dessina sur ses lèvres alors qu’elle toucha avec son index son épaule pour qu’il se mette face a elle. Il se tourna et Cassy, tout sourire, lui dit avec une voix dans laquelle on pouvait facilement entendre de la gratitude.

Mon dieu vous avez retrouvé mon bagage ! Oh, je suis vraiment contente je suppose que celui que je traîne est le votre ?! Ah mais d’accord, tout s’explique, nous avions le même. Quelle idiote, je n’ai pas pensé à vérifier avant de monter dans la chambre. J’avais tellement hâte de découvrir l’endroit et toutes les activités il faut dire… En tout cas, je suis désolé. Vraiment. Elle prit un air gêné avant de reprendre. Euh…Par contre, en ouvrant votre bagage, euh.. Disons que j’ai. Enfin, je crois que le voyage a du casser un flacon de crème ou un autre produit dans le genre…

Oui, elle rougissait. Oui, elle se sentait mal de devoir mentir. Oui ça se voyait à des kilomètres à la ronde. Cassy ne voulait pas se faire d’ennemis. Elle aimait presque tout le monde et avait du mal avec le fait qu’on puisse ne pas l’aimer à cause d’une bêtise si ridicule. Elle n’allait pas fausser leur rapport quand même ?! NON, il en était hors de question. Ou du moins, elle ne le souhaitait pas.

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» Cassy Hunter # No one to squeeze me, they might take away my life